Appel Médical, leader français du recrutement médical et paramédical, publie la deuxième édition du baromètre des salaires de la santé. Cette étude, non déclarative, est basée sur des salaires réels et constatés, extraits de 600 000 fiches de paie intérimaires. Elle passe en revue cinq familles de métiers (Soins et assistance, Bloc opératoire, Pharmacie, Petite enfance et Rééducation) représentant au total 12 métiers. Elle révèle au final des évolutions pour le moins contrastées.
Ainsi, d’après le baromètre Appel Médical, les salaires de la santé ont évolué en 2012 dans une fourchette comprise entre -0,06 % (infirmiers de bloc opératoire) et +3,7 % (préparateur en pharmacie d’officine) par rapport à 2011. Ces résultats s’expliquent notamment par le caractère plus ou moins pénurique des professions étudiées.
« La deuxième édition du baromètre des salaires Appel Médical dresse le bilan de l’évolution des rémunérations en 2012. Et force est de constater que les professions de la santé ne sont pas logées à la même enseigne. Alors que l’inflation en France a progressé de 2 % en 2012, seuls trois métiers sur les 12 analysés affichent un rythme de progression annuel supérieur, avec à la clé un gain de pouvoir d’achat. Mais la disparité des situations mise au jour par l’étude est en réalité à l’image du monde de la santé, où se côtoient trois secteurs, public, privé et associatif, avec leurs propres conventions collectives », déclare Christophe Bougeard, directeur général d’Appel Médical.
La rémunération moyenne des IDE se monte à 2.155 € bruts par mois en 2012, soit une hausse de 1 % par rapport à 2011.
Cette hausse modérée ne reflète pas le caractère pénurique structurel du métier. Car 2012 est une année à part. En raison de la réforme de la formation mise en œuvre en 2009, deux promotions de jeunes diplômés, soit 44 000 personnes, sont arrivées sur le marché de l'emploi à trois mois d'intervalle. Cet afflux exceptionnel d'infirmièr(e)s a atténué la pénurie et s'est traduit, notamment auprès des jeunes infirmièr(e)s, par des difficultés jusqu'alors inédites pour accéder à l'emploi.
Toutefois, cette situation n'est que conjoncturelle. Du fait des départs à la retraite naturels et des besoins en soins croissants d'une population vieillissante, le métier d'infirmier devrait rester en tension. Les traditionnelles difficultés de recrutement devraient donc perdurer. D'autant qu' en moyenne, un(e) infirmièr(e) ne reste que sept ans dans son métier, avant de se reconvertir, ce qui pose la question de l'amélioration des conditions de travail (salaire, reconnaissance professionnelle, etc.). Fait notable, ce métier est très largement féminin : 87 % des quelques 550 000 exerçant en France sont des femmes.
Le salaire moyen des AIS s'élève à 1.684 € bruts mensuel en 2012, en hausse de 1,4 % par rapport à 2011.
Cette plus faible rémunération des AIS par rapport aux IDE renvoie à leur niveau de qualification moins élevé (10 mois d'études pour devenir AIS, contre trois ans pour les IDE). Malgré tout, les AIS constituent également une profession pénurique, en raison de départs à la retraite plus nombreux et d'un nombre insuffisant de personnes formées.
Leur rémunération moyenne se monte à 2.540 € bruts mensuel en 2012, soit une hausse de 1,4 % par rapport à 2011.
La France compte environ 72 800 diplômés en masso-kinésithérapie. Particularité du métier, 79 % d´entre eux travaillent en libéral : ce statut, accessible dès le diplôme obtenu, leur offre des perspectives de rémunération plus attractives que le salariat. Ils sont notamment de plus en plus attirés par les cabinets ou les installations avec d'autres spécialistes au sein de maisons médicales, par exemple. Cette spécificité du marché est une des raisons de la situation de pénurie : les établissements de soins ont beaucoup de mal à recruter, en particulier en CDI. Ils doivent souvent consentir à des efforts salariaux, notamment par le biais de primes différentielles ou de rémunération à des échelons supérieurs.
Par ailleurs, la profession de kinésithérapeute se féminise : les femmes sont les plus nombreuses parmi les 25-29 ans, tandis que la courbe des âges montre un équilibre entre les sexes chez les 35-50 ans, et une majorité d'hommes chez les plus de 50 ans. Les femmes semblant plus attirées par le salariat, cela pourra peut-être donner un peu de souffle aux établissements de santé.
La formation professionnelle des masseurs-kinésithérapeutes est accessible sur concours auprès de l'un des 39 Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK). D'une durée de trois ans, elle est sanctionnée par un diplôme d'Etat (DE).
Le salaire moyen des préparateurs en pharmacie d'officine s'élève à 1.851 € bruts mensuel en 2012, en hausse de 3,7 % par rapport à 2011. Il s'agit de la plus forte hausse constatée dans cette étude tous métiers confondus.
Pour les quelques 4 000 jeunes qui, chaque année, se forment à ce métier requérant des qualités de vente, d'écoute et de conseil, trouver un travail va de soi. La plupart décroche même leur premier contrat avant la fin de leurs études. Cette situation plus qu'enviable s'explique par le caractère en tension du métier. A cet égard, 2012 a confirmé la pénurie attendue de préparateurs en pharmacie, due à une triple cause : la baisse des inscriptions en CFA depuis 2010, la tendance des officines à recruter des préparateurs plutôt que des pharmaciens dans un climat économique morose, et un nombre croissant de diplômés qui quittent cette profession, parce qu'elle ne leur offre pas beaucoup de perspectives d'évolution professionnelle.
La très grande majorité des préparateurs (90%) exerce en officine, le reste se partageant entre les hôpitaux et les cliniques (8%) et l'industrie pharmaceutique (2%).
Elles ont un salaire moyen de 1.553 € bruts mensuel en 2012, en hausse de 1,1 % par rapport à 2011.
Si, au terme de leur année de formation, les maternités ou les crèches constituent des débouchés naturels pour de nombreuses AP, l´implantation géographique est, comme à l´accoutumée, un facteur qui pèse sur la rémunération. Les AP sont particulièrement recherchées sur Paris et l'Ile-de-France et dans le Sud-est et le Sud-ouest du pays.
Dans ces régions, le manque d´AP confine à la pénurie : une situation qui fait suite à la fermeture de nombreuses écoles. En effet, d'après l'Unaf (Union nationale des associations familiales), il manque près de 400 000 places d'accueil pour les enfants de moins de 3 ans en France. Pareille pénurie n´a d´ailleurs pas manqué de donner lieu à de véritables «faits divers» : l'été dernier par exemple, plusieurs crèches clandestines ont été fermées à Marseille.
? Une étude basée sur les salaires réels constatés, et donc non déclarative, réalisée sur les années pleines 2012 et 2011.
? 633 640 fiches de paie d'intérimaires* Appel Médical analysées.
? Couverture des cinq grands secteurs du monde de la santé (Soins et Assistance, Bloc opératoire, Petite enfance, Pharmacie/laboratoires d'analyses médicales et Rééducation), représentant au total 12 métiers.
? Les salaires présentés sont les salaires réels des intérimaires, qui sont payés au même niveau que les salariés permanents.
? La base de traitement est le salaire brut mensuel : les congés payés (10%), les indemnités de fin de mission (10%) et les primes variables (13%) n'ont pas été pris en compte.
? Par ailleurs, le baromètre ne mesure pas les avantages indirects et complémentaires à la rémunération tels l'accès à un logement, une crèche, des primes exceptionnelles de recrutement, de mobilité, etc.
? L'intégralité des résultats du baromètre 2013 est disponible sur simple demande : sophie.durand@randstad.fr ou sebastien.buffet@randstad.fr
* La règle imposant qu'un intérimaire soit rémunéré au même niveau qu'un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires.
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