Comme chaque année, Universum publie les résultats de son enquête carrière. En 2017, 41329 étudiants issus des Grandes Ecoles françaises de Commerce et d'Ingénieurs dévoilent leurs aspirations, objectifs de carrière, secteurs favoris et employeurs idéaux.
Les résultats de l'étude et les mouvements dans les classements mettent en avant deux grandes tendances en 2017: Après plusieurs années de « French Bashing », les entreprises françaises de secteurs attractifs tels que l'Aéronautique ou de l'Automobile innovent, recrutent et séduisent à nouveau. Les progressions remarquables dans les classements d'entreprises nationales phares, Air France, le Groupe Renault, DCNS... attestent du regain d'intérêt pour des carrières en France, au dépend de l'international.
En parallèle, les petites structures agiles qui prônent une forte culture entrepreneuriale comme Michel et Augustin ou BlaBlaCar viennent concurrencer les Grands Groupes internationaux dans le haut des classements. Au sein de ces PME, les jeunes talents trouvent de l'autonomie et ont du poids dans l'organisation, ce qui donne du sens à leur travail.
TOP15 2017 : des mouvements intéressants malgré les trios de tête indétrônables
Auprès des étudiants en école de Commerce, LMVH conserve sa 1ère place. Google maintient également sa deuxième position, mais L'Oréal Group, 3ème sur le podium, ressert l'écart. Après son entrée remarquable l'année dernière, Chanel progresse encore et atteint la 4ème place du classement 2017, reléguant Apple à la 5ème position.
Air France intègre, comme Disneyland Paris, le top10. Ils se classent respectivement 6ème et 8ème et enregistrent de très belles progressions de 5 et 4 places par rapport à 2016.
Nestlé, 7ème, creuse l'écart avec Danone, 9ème. EY et KPMG perdent tous deux une place et prennent les 10ème et 14ème positions. Les rangs 11, 12 et 13 sont respectivement occupés par les prestigieux Goldman Sachs, The Boston Consulting Group and McKinsey & Company qui ont tous trois gagné 3 places.
Enfin, le Groupe Canal + referme le top 15 après une chute notable de 9 places, probablement causée par son changement de direction et de programmation.
Du côté des étudiants en école d’Ingénieurs, le top 3 reste également inchangé en 2017 : Airbus Group est en tête, suivi par Google et Thalès. Safran se classe 4ème et inverse sa place avec Dassault Aviation, désormais 5ème. Les géants de la Sillicon Valley Apple et Microsoft montent encore dans le classement et prennent respectivement les 6ème et 7ème positions alors qu’EDF et Vinci perdent chacun 2 places et arrivent 8ème et 10ème. Comme chez les commerciaux, Air France enregistre une belle progression de 3 places et intègre le top10 pour la première fois, à la 9ème position. Une performance qui s’explique par de nombreuses actions menées dans les écoles mais probablement aussi par leur campagne de communication « France is in Air » élégante et frenchy, très efficace auprès des jeunes générations. Dassault Systèmes arrive 11ème, L’Oréal Group 12ème, Ubisoft 13ème, PSA Peugeot Citroen 14ème et enfin ENGIE, clôt le top 15.
Deux nouvelles entrées dans les TOP20
Deux entreprises font une entrée remarquée dans les classements : Michel et Augustin en 16ème place côté Business et Amazon en 20ème place pour les commerciaux et les ingénieurs. L’entrée de la PME Michel et Augustin au milieu des plus grands groupes mondiaux s’inscrit dans la lignée de celle de BlaBlaCar en 2016 : les plus petites structures innovantes et à la croissance rapide attirent de plus en plus les jeunes talents. Les secteurs qui séduisent nos futurs cadres, et ceux qui perdent de la vitesse
En répondant à l’enquête, les étudiants choisissent jusqu’à 3 secteurs d’activité favoris. Auprès des futurs ingénieurs, le secteur Aéronautique & Défense reste cette année encore le plus plébiscité (par 34% des répondants) et continue de croître. Cette appétence se voit sur le classement : Zodiac Aerospace, nouvelle entreprise classée, arrive directement à la 30ème position et presque toutes les organisations du secteur progressent. DCNS par exemple, a fait un bond de 15 places dans le classement.
« DCNS est le leader européen du naval de défense et un acteur majeur dans les énergies marines renouvelables. Le Groupe construit et entretient une très large gamme de navires, de la corvette à la frégate, du porte-avions au sous-marin, produit le plus complexe jamais réalisé par l’Homme. Travailler chez DCNS, c’est évoluer dans un environnement de haute technologie tout en participant à des projets à forts enjeux. Nous invitons la nouvelle génération d’ingénieurs à rejoindre un groupe innovant qui leur proposera de nombreuses opportunités d’évolution de carrière grâce à une grande diversité de métiers, en France et à l’international. » souligne Damien Coirier, DRH France de DCNS.
A l’inverse, si le secteur de l’Energie reste le 3ème favori des futurs ingénieurs, son attractivité baisse encore, des suites de la crise du marché qui perdure depuis quelques années. La répercussion sur le classement est évidente : Total par exemple, 7ème en 2015, est désormais à la 17ème place. EDF enregistre -2 places, Veolia -4, Areva -11, Suez -15, Schlumberger -14… A contre-courant, seul ENGIE profite du remaniement mené par sa nouvelle Directrice Générale, Isabelle Kocher (seule femme DG d’un Groupe du CAC40) et gagne 3 places.
Toujours auprès des Ingénieurs, l’Audit, pourtant en croissance constante depuis 3 ans, séduit moins cette année, tout comme la banque et le Conseil en stratégie : face à la reprise économique des secteurs phares de l’ingénierie, comme l’aéronautique ou l’industrie, les futurs diplômés se concentrent à nouveaux sur les entreprises de leurs secteurs de prédilection.
Un secteur tire vraiment son épingle du jeu dans les deux filières : l’Automobile. Grâce à une nette reprise économique et à des technologies très innovantes et prometteuses tels que les voitures autonomes, le secteur recrute d’avantage et séduit de nouveau. L’impact est particulièrement visible : Le Groupe Renault, meilleure progression chez les commerciaux avec +18 places, gagne également 11 places chez les ingénieurs. PSA Peugeot Citroën enregistre respectivement +16 et +3, Daimler/Mercedes Benz +13 et +4… Tous les acteurs du secteur progressent !
Tristan Lormeau, DRH France du Groupe Renault : « Avec 3,2 millions de véhicules vendus en 2016, Renault est le premier Groupe automobile français dans le monde. Pionnier dans la mobilité électrique, le Groupe est au cœur des transformations technologiques de l’industrie automobile, avec le véhicule connecté et le véhicule autonome. Après 3 000 recrutements effectués en deux ans, le Groupe Renault accueillera 1 800 nouveaux collaborateurs en France en 2017. Les résultats de l’enquête reflètent la motivation croissante des jeunes pour prendre part à la transformation technologique et sociétale incarnée par l’automobile. Je salue l’engagement des salariés des différents métiers de Renault, qui sont fiers de recruter et d’intégrer ces jeunes pour construire un projet industriel durable en France. »
Au contraire, le secteur des Biens de Grande Consommation est particulièrement en difficulté cette année auprès des jeunes d’école de Commerce, et encore plus dans l’agroalimentaire et les boissons : A quelques exceptions près (Nestlé – Michel et Augustin - AB InBev) toutes les entreprises baissent dans le classement : Unilever chute de 13 places, Procter & Gamble, Pepsico et Mondelez International de 8 places, , Coca-Cola de 7 places (sort donc du top 10)…
« Aux yeux des étudiants, le secteur « Biens de Grande Consommation » est un secteur refuge, une valeur sûre dans les périodes de crise. En revanche, dans un contexte plus favorable, ils préfèrent s’orienter vers des secteurs dont les produits sont plus séduisants comme ceux de l’automobile ou des nouvelles technologies. » souligne Aurélie Robertet, Directrice Universum France & Benelux.
-De plus en plus tournés vers la France :
Au regard des résultats de l’étude Universum 2017, les étudiants semblent plus optimistes à l’idée de construire leur carrière en France : ils sont plus intéressés par des entreprises nationales et de fait moins attirés par l’international. Cette tendance s’observe dans le classement mais surtout en analysant leurs objectifs de carrière, leurs aspirations et leur profil carrière :
Pour les deux filières, le % d’étudiants au profil ‘internationaliste’ s’amenuise.
Avoir une carrière à l’international reste un objectif clé pour les commerciaux (2ème) comme pour les ingénieurs (4ème) mais la proportion de jeunes attirés a baissé des deux côtés. De même, parmi les critères d’attractivité d’un employeur, « opportunités de carrière à l’international » est passé de la priorité n°5 à 7 chez les commerciaux. En parallèle, à la question « que souhaitez-vous faire après avoir obtenu votre diplôme ? », « travailler pour une entreprise nationale » a augmenté de 2 points chez les commerciaux (de 7 à 9%) et de 3 points chez les ingénieurs (de 11 à 14%) quand la part d’étudiants souhaitant travailler dans une entreprise internationale a elle baissé de 6 points pour les deux filières.
A titre d’exemple, on constate que toutes les banques françaises ont progressé dans le classement Business tandis que la plupart des banques internationales baissent (Deutsche Bank -10, Morgan Stanley -1…). La progression des entreprises françaises des secteurs de l’Automobile et de l’Aéronautique dans le classement Ingénieurs souligne également cette tendance.
Celle-ci pourrait s’expliquer par la hausse remarquable du nombre de cadres recrutés en France en 2016 : +12% par rapport à 2015 selon l’APEC, qui annonce d’ailleurs une croissance encore plus forte en 2017.
Aurélie Robertet, Directrice Universum France & Benelux, ajoute : « On constate un net regain d’intérêt des jeunes talents pour les entreprises françaises qui se portent de mieux en mieux économiquement alors qu’en parallèle, certains événements géopolitiques récents tels que l’élection de Donald Trump ou encore le Brexit affectent l’attractivité des Etats-Unis et du Royaume-Uni, et de l’international en général ». -La quête de sens, un critère essentiel dans le choix d’un premier emploi Plus qu’une tendance, c’est un fait : les étudiants veulent trouver un emploi qui a du sens. Il ne s’agit pas forcément de travailler dans une entreprise à la dimension éthique, mais de trouver une organisation dont on partage la culture et les valeurs et de se sentir engagé dans son rôle. Les résultats de l’étude vont en ce sens : « Etre dédié à une cause » est un objectif de carrière primordial pour 32% des futurs commerciaux (28% en 2016) et 40% des futurs ingénieurs (36% en 2016) : c’est leur 2ème objectif de carrière, après l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. De même, tous les critères liés à l’environnement de travail et à l’éthique ont gagné en importance auprès des étudiants : ils sont de plus en plus à considérer l’engagement pour l’égalité hommes-femmes, les conditions de travail flexibles ou encore la possibilité d’intégrer des activités personnelles dans leur agenda comme indispensables. Par ailleurs, l’émergence dans les classements de PME telles que Michel et Augustin, Criteo, BlaBlaCar ou encore d’organisations qui ont une forte culture d’entreprise comme Ubisoft ou Decathlon, souligne l’intérêt grandissant pour des structures qui promeuvent l’agilité et le bien-être au travail.
« Notre tribu est un peu particulière. On y réfléchit à cerveaux ouverts. On préfère faire que faire faire. On cultive les idées et l’agilité pour pouvoir les développer rapidement. On se donne la possibilité de commettre des erreurs mais on réagit assez vite pour ne pas faire deux fois les mêmes. On ose ce que les autres n’osent pas faire On est convaincus que les détails font la perfection mais que la perfection n’est pas un détail. Bref, chez Michel et Augustin il y a le terreau pour devenir chaque jour un peu plus entrepreneur dans sa vie, de sa vie, de la vie. C’est ce qui nous permet de vivre et travailler avec PASSION. Tout reste à construire dans cette folle aventure. Nous aspirons par exemple à devenir la seule entreprise agro-alimentaire avec 100% de trublions titulaires du CAP Pâtissier » déclare Sophie Robin-Rémusat, DRH de Michel et Augustin.
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