Alors que nos voisins d'Outre-Rhin en font avec succès le fer de lance de leur modèle éducatif, en France l'alternance n'a pas la faveur des entreprises et souffre à la fois d'idées reçues et d'une mauvaise image. Dans ce contexte, l'EM Normandie a souhaité interroger les entreprises ainsi que les étudiants et les diplômés en alternance en école de commerce afin de connaître leur point de vue et avancer des pistes concrètes d'amélioration du système.
C'est la première fois qu'une enquête sur l'alternance se penche au plan national sur l'opinion conjointe des entreprises, des étudiants et des diplômés. Coordonnée par le département études de l'agence Noir sur Blanc, leader sur le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche, l'enquête, via un questionnaire administré sur internet entre le 6 et le 21 mars 2014, a sollicité 140 entreprises basées en France. L'étude a également porté sur les étudiants et diplômés en alternance des 7 dernières promotions du Programme Grande Ecole EM Normandie.
En parallèle, EM Normandie engage le 28 avril 2014 une campagne de sensibilisation autour de l'alternance intitulée « La grande alternance, parce que l'EM Normandie voit l'alternance en grand » conçue sur le principe d'un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes. Cette campagne lancée par deux films viraux (l'un s'adressant aux entreprises et l'autre aux étudiants), se déploie sur les réseaux sociaux et notamment Twitter via le hashtag : grandealternance. La campagne est visible la page YouTube de l'EM Normandie :
Entreprises : https://www.youtube.com/watch?v=PFfbR_KMfTg&feature=youtu.be
Etudiants : https://www.youtube.com/watch?v=R94pCMCKtlE&feature=youtu.be
L'enquête « Quel avenir pour l'alternance en France » permet de dégager plusieurs tendances et met en lumière six pistes d'amélioration du dispositif de l'alternance en France :
LES GRANDES ENTREPRISES, PRINCIPAL MOTEUR DE L'ALTERNANCE
Malgré la prédominance du modèle du stage en France, un quart des entreprises interrogées souhaitent recruter de 1 à 15 alternants en 2014.
Les grandes entreprises seront, dans 95,8 % des cas, à l'origine des recrutements d'alternants cette année. C'est là un des enseignements de l'étude : la grande entreprise est rôdée et elle utilise le dispositif de manière intensive alors que la PME ne l'est pas et développe des réticences.
L'ALTERNANCE FACILITE L'INSERTION ET MINIMISE LE RISQUE A L'EMBAUCHE
46% des entreprises choisissent l'alternance avant tout pour former de futurs salariés. Dans 31% des cas, elles s'en servent même pour minimiser les risques à l'embauche.
Le dispositif de l'alternance facilite l'insertion professionnelle. 56 % des entreprises sondées déclarent avoir proposé un CDI à au moins un étudiant en alternance ces deux dernières années.
Pour 49% des étudiants et des diplômés, l'alternance permet une évolution de carrière plus rapide, notamment parce que les alternants ont déjà acquis de l'expérience professionnelle et que les employeurs ont donc davantage confiance en eux.
Autre fait notable : la moitié des étudiants et diplômés interrogés qui ont été embauchés en CDI à la suite de leur période d'alternance ont vu leur salaire évoluer de manière significative: pour 28 % de l'ordre de 2100 à 4000€ brut/an et pour 21 %, au-delà de 9000€ brut/an.
ENTREPRISES ET ETUDIANTS VEULENT UNE FORMATION UTILE
Dans une proportion homogène, 44 % des entreprises et 48 % des étudiants et diplômés interrogés attendent principalement de l'école une formation utile sur le terrain.
Les échanges constants entre l'entreprise et l'école apparaissent comme prépondérants : 25% des entreprises et 23% des étudiants et diplômés recherchent un suivi régulier de l'alternant comme du tuteur, et ce tout au long du contrat. Raison pour laquelle 30% des entreprises confirment recruter des alternants en fonction de la situation géographique de l'école.
Citée par 11% des entreprises, l'EM Normandie arrive en tête des grandes écoles de commerce auprès desquelles les entreprises recrutent des alternants. Viennent ensuite SKEMA Business School (10 % des écoles les plus citées) suivie de l'INSEEC (9 %).
SIX PISTES POUR AMÉLIORER LE DISPOSITIF DE L'ALTERNANCE EN FRANCE
A la question de savoir comment améliorer le système en France, les entreprises comme les étudiants et les diplômés avancent l'idée de mettre en place des outils de communication pratiques et clairs qui permettraient une mise en relation optimale des entreprises et des étudiants, de clarifier les aspects financiers et de déverrouiller les préjugés et les appréhensions sur l'alternance.
Pour améliorer leur niveau de connaissance sur les contrats en alternance, les entreprises proposent la création d'un réseau d'entreprises et d'acteurs afin de pouvoir partager leurs informations et leur expérience (23 % des pistes d'amélioration les plus citées).
Les étudiants et diplômés, qui ne se sentent pas toujours appréciés à leur juste valeur, ont souvent exprimé leur volonté d'être valorisés à travers une campagne de communication auprès des entreprises (28 % des pistes d'amélioration les plus citées).
Les entreprises, comme les étudiants et les diplômés, insistent également sur l'importance de renforcer l'accompagnement pour chacun (environ 20 % des pistes d'amélioration les plus citées par les trois populations).
23 % des entreprises considèrent comme optimal un rythme d'alternance d'une semaine à l'école et de trois semaines en entreprise et insistent sur le fait que celui-ci doit avant tout dépendre de l'emploi occupé par l'alternant.
54 % des entreprises sondées trouvent la mise en place des contrats moyennement simple. Les pistes d'amélioration les plus souvent proposées concernent l'allégement des processus administratifs (37 % des pistes d'amélioration les plus citées) et l'amélioration de l'aspect financier des contrats (18 % des pistes d'amélioration les plus citées).
POUR EM NORMANDIE, L'ALTERNANCE EST SYNONYME D'EXCELLENCE
Parmi les écoles les plus actives sur l'alternance, l'EM Normandie développe ces dispositifs en synergie avec un réseau de quelque 500 entreprises et sur plusieurs de ses formations, du Programme Grande Ecole, diplôme visé Bac+5 délivrant le grade de Master (alternance en 2 ans), aux Mastères Spécialisés et autres cursus de 3e cycle (alternance en 1 an).
Dès la rentrée 2014, l'école optera pour le rythme d'alternance qui a la préférence des entreprises sondées, soit une semaine de cours, suivie de trois semaines en entreprise.
L'école, qui compte 250 étudiants en alternance en 2014, prévoit d'en accueillir 400 dans les prochaines années. Accélérateur de ce développement, un nouveau campus à Paris entièrement dévolu à l'alternance, une équipe dédiée et formée à ces problématiques, des places en contrat d'apprentissage et en contrat de professionnalisation sur les trois campus de Caen, Le Havre et Paris, pour offrirdavantage d'opportunités aux étudiants et plus de souplesse financière aux entreprises.
Courant mai 2014, Sarah Alves, enseignant chercheur à l'EM Normandie, qui a réalisé sa thèse de doctorat sur le thème de l'évaluation des alternants du supérieur en entreprise, publieraun e-book sur « l'alternance dans l'enseignement supérieur » (9,90€)aux Editions La SmartEcole®. Cet ouvrage pratique disponible sur les grandes librairies électroniques s'adresse à tous les gestionnaires de l'alternance dans les entreprises et les grandes écoles. Il est le premier de cette nouvelle collection de livres enrichis lancée par l'EM Normandie.
Autant d'actions qui confortent la volonté de l'EM Normandie d'accélérer son développement sur l'alternance.
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