Le Medef propose une réforme en profondeur de l’alternance au service des jeunes et des entreprises. Elle pourrait se résumer ainsi : davantage de jeunes formés en alternance par les entreprises, moins de subventions publiques, un système géré par les entreprises et les branches. Au fond, il s’agit ni plus ni moins de prendre ce qui marche le mieux dans les autres pays, et notamment dans le système allemand.
Cette réforme pourrait constituer « un pacte de l’alternance pour la jeunesse ».
C’est ce pacte que le Medef propose au Gouvernement.
L’idée en est simple : si le Gouvernement accepte le contrat de confiance sur l’alternance proposé par les entreprises et de mettre en oeuvre les propositions
correspondantes, les entreprises s’engagent à augmenter substantiellement le nombre de jeunes qu’elles forment en alternance chaque année.
Environ 580 000 jeunes sont dans les entreprises pour y recevoir une formation en alternance, ce qui représente 3,53% des effectifs salariés de notre pays.
Le Medef propose d’augmenter cet effort de 3% par an pendant cinq ans, ce qui permettrait de former, à horizon 2018, 100 000 jeunes de plus en alternance.
La part des jeunes formés en alternance passerait ainsi à 4,15% des effectifs.
Notre pays se situe à un tournant. Il connaît aujourd’hui le taux de chômage des jeunes le plus élevé de son histoire.
Le pacte de l’alternance pour la jeunesse constitue une main tendue du patronat au Gouvernement pour développer l’une des meilleures voies d’insertion professionnelle pour les jeunes. Elle suppose un changement profond dans la conception et la gestion de l’apprentissage.
L’emploi des jeunes et la compétitivité des entreprises de notre pays en valent la peine.
L’alternance est perçue comme une voie secondaire par rapport à la voie académique alors que les évaluations montrent qu’il vaut toujours mieux effectuer sa formation en apprentissage, à tous les niveaux, pour s’insérer sur le marché du travail.
Pour chaque niveau, l’apprentissage présente des taux d’accès à l’emploi supérieur :
Contrairement aux préjugés tenaces, quel que soit le niveau et quel que soit le secteur d’activité, la voie de l’apprentissage est gage d’une meilleure insertion sur le marché du travail : les apprentis ont des durées d’accès à l’emploi plus faibles, des emplois plus qualifiés et sont moins souvent frappés par le chômage que les jeunes
ayant suivi leur formation en lycée professionnel.
Proposition 1 : rendre obligatoire l’information sur les débouchés des cursus
Proposition 2 : stopper la dévalorisation symbolique de l’apprentissage dans le système d’orientation
Proposition 3 : rendre obligatoire un rapport d’opportunité validé par la CPNE avant toute création ou révision d’un diplôme
Proposition 4 : donner aux branches professionnelles la capacité de construire et rénover elles-mêmes les diplômes
Proposition 5 : généraliser le contrôle en cours de formation
Proposition 6 : adapter le bac professionnel en apprentissage aux contraintes des entreprises et à l’attente des jeunes
Proposition 7 : mettre en place une procédure de co-décision entre les régions et les partenaires sociaux sur la carte des formations
Proposition 8 : permettre aux entreprises et aux branches professionnelles de financer une politique de formation en alternance conforme aux besoins en compétences de leurs entreprises
Proposition 9 : déconnecter l’ouverture des C FA de l’obligation de financement régional
Proposition 10 : élaborer et généraliser une méthode de calcul du coût de formation par apprenti
Proposition 11 : moderniser la procédure d’habilitation des établissements et de suivi des versements de la taxe d’apprentissage
Comment trouver un emploi tout en se formant?