Deloitte publie les résultats du troisième Baromètre de " l'Humeur des jeunes diplômés " réalisé avec l'Ifop. Ce baromètre donne la parole aux jeunes diplômés depuis moins de trois ans en recherche d'emploi ou en poste en entreprise, afin d'en définir l'état et leur perception du marché du travail actuel.
Le marché de l'emploi des jeunes diplômés se tend en ce début d'année, près d'1 jeune diplômé sur 2 déclare être en recherche d'emploi (49%), soit une progression de 4 points par rapport à janvier 2013. Les jeunes diplômés, touchés par les difficultés du marché du travail, restent méfiants à l'égard des employeurs (68%, en hausse de 5 points par rapport à 2013) et conservent une vision très utilitariste de l'emploi puisque 63% y voient uniquement un moyen de gagner leur vie. Quant au diplôme, seuls 37% considèrent qu'il permet de trouver un emploi plus facilement.
Les jeunes diplômés en recherche d'emploi pâtissent de la contraction du marché
La durée de la recherche s'allonge par rapport à 2013 et ancre celle-ci dans le temps long. Les jeunes diplômés ont en moyenne débuté leurs démarches il y a près de 6 mois (22 semaines), soit une hausse de 7 semaines par rapport à 2013. Cependant, les opportunités demeurent rares, en moyenne 3 entretiens sur cette période, un chiffre stable depuis 2013. Ce sont les jeunes diplômés en recherche d'emploi issus de licence et 3e cycle universitaire qui se trouvent le plus fragilisés, 1 sur 2 indiquant n'avoir eu aucun entretien.
En tête des principales difficultés évoquées par ces jeunes diplômés : la raréfaction des annonces (56% ne trouvent pas d'annonces qui correspondent à leur profil), l'absence de réponse de la part des recruteurs (48% ont du mal à obtenir des réponses de leur part), le manque d'expérience professionnelle (considéré par 50% comme le principal obstacle à leur candidature) mais également le manque de réseau et relations professionnelles (cité par 43%).
Les inquiétudes des jeunes diplômés en recherche d'emploi demeurent majoritaires et se maintiennent par rapport à 2013 : plus d'un sur deux n'ont pas confiance dans leurs perspectives de trouver un emploi dans les six prochains mois.
« Le manque d'expérience professionnelle est invoqué comme principal frein à leur employabilité par un jeune diplômé sur deux, ce qui atteste du cercle vicieux rendant la première marche de l'insertion professionnelle difficile à gravir » remarque Jean-Marc Mickeler, Associé Directeur des Ressources humaines chez Deloitte.
Une stabilité et une confiance retrouvées pour les actifs
Si le taux de jeunes diplômés en poste tend à diminuer, la stabilité des emplois occupés se renforce avec 77% des jeunes diplômés en poste interrogés qui occupent un CDI, soit une hausse de 9 points par rapport à 2013. Ces jeunes diplômés ont en moyenne envoyé 27 CV (16 CV en janvier 2013) et ont consacré 11 semaines à leurs recherches. Les grandes écoles continuent d'être un passeport pour l'emploi avec 76% des diplômés depuis moins de trois ans en poste actuellement et occupant un CDI en grande majorité (84%).
Une majorité d'entre eux sont confiants dans leur environnement de travail actuel, exprimant une large satisfaction vis-à-vis de la réalisation des promesses faites lors de leur embauche (84%) et formulant le souhait de continuer à travailler dans leur entreprise (59%). Pour autant, un peu plus d'un quart d'entre eux font part de leur envie de changer d'employeur et seulement une faible part (6%) partage le souhait de lancer une activité à leur compte, proportion en net déclin cette année (- 5 points par rapport à janvier 2013).
Un quart des jeunes diplômés en recherche d'emploi envisagent l'expatriation
Plus d'un quart des jeunes diplômés en recherche d'emploi (27%) imaginent leur avenir professionnel hors de l'Hexagone. « Un tiers des diplômés en recherche d'emploi issus des grandes écoles et 45% des 3e cycle envisagent leur avenir professionnel à l'étranger, ce qui alimente la fuite des cerveaux. L'expatriation est subie mais elle est aussi en majorité choisie et motivée par la volonté de travailler dans un environnement culturel différent (58%), de progresser dans une langue étrangère (45%) et d'enrichir son CV (44%). Notre principal enjeu pour les années à venir consistera à donner envie à ces jeunes diplômés de revenir en France afin de mettre cette expérience au profit du développement de notre économie et de nos sociétés » commente Jean-Marc Mickeler, Associé Directeur des Ressources humaines chez Deloitte.
L'appétence des jeunes Français se porte en premier lieu vers les pays anglophones, qui occupent les trois premières places au podium des pays les plus attractifs. Le Canada arrive en tête des pays cités par les jeunes diplômés (37%), suivi des Etats-Unis qui continent de faire rêver près d'un tiers (32%) et Le Royaume-Uni (26%). L'Australie est citée par 18% des répondants tandis qu'avec surprise, l'Asie n'attire que 13% des jeunes diplômés.
81% des jeunes diplômés considèrent que la France présente encore des arguments pour leur avenir professionnel mais seulement un quart en sont clairement convaincus (25%). Ils regrettent en large majorité le manque de possibilité d'innover et de créer en France.
« Sans surprise, on constate un fossé grandissant entre jeunes actifs et jeunes en recherche d'emploi pour qui la recherche s'installe dans la durée sans toutefois voir le nombre d'entretiens augmenter. L'étranger continue d'attirer près d'un quart de nos jeunes diplômés, mais plus préoccupant encore, près de 28% nous indiquent vouloir s'y installer pour la totalité de leur carrière. Cela soulève les principaux défis de demain pour attirer et retenir les talents mais aussi et surtout la nécessité de repenser les programmes de formation afin qu'ils soient plus en adéquation avec la réalité du marché de l'emploi et les attentes du monde de l'entreprise. Le dialogue entre le monde académique et les entreprises est ici la clé » expliqueJean-Marc Mickeler, Associé Directeur des Ressources humaines chez Deloitte.
Méthodologie de l'enquête
L'étude porte sur un échantillon de 1 001 personnes, représentatif des jeunes ayant achevé leurs études, titulaires d'un diplôme de niveau Bac à Bac +5 depuis moins de trois ans, en poste ou en recherche d'emploi dans le secteur privé. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 18 janvier 2014.
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