L'attractivité et la guerre des talents sont au cœur des préoccupations de l'industrie financière à l'heure de la mutation digitale. Deloitte et Universum publient les résultats d'une étude consacrée à l'attractivité du secteur financier vis-à-vis des étudiants. Cette enquête, réalisée auprès d'un panel de 174 000 futurs jeunes diplômés dans 31 pays, analyse également les attentes en termes de carrière et de rémunérations de ceux qui se destinent aux métiers de la banque et de l'assurance.
Les secteurs de la banque et de l'assurance en perte de popularité
Les secteurs de la banque et de l'assurance attirent moins que par le passé. C'est particulièrement le cas en France où le premier secteur plébiscité par les étudiants est la grande consommation et où le top cinq des employeurs préférés ne comporte ni assureur ni banquier. Le secteur bancaire perd cette année sa deuxième position au profit des services informatiques, en raison notamment du fort succès de Google qui se hisse à la 3ème place des employeurs préférés en France. Le secteur de l'assurance se positionne quant à lui en 18ème position (sur 30) au niveau mondial.
De plus, on constate une préférence « nationale » légèrement plus marquée en France que dans les autres pays européens puisque trois des cinq entreprises préférées des étudiants français sont des organisations de nationalité française (LVMH, L'Oréal et Canal+).
L'industrie financière reste un secteur plutôt masculin
Bien que la population interrogée soit à 58% féminine, les étudiants qui s'orientent vers les métiers de la finance sont majoritairement masculins : 55% dans le secteur de l'assurance, et autour de 60% dans les métiers de la banque.
Le secteur de la finance connait un fort déséquilibre démographique entre les hommes et les femmes. La présence des femmes dans les cercles de management supérieur n'excède pas un dirigeant sur cinq (Source étude Deloitte sur les rémunérations individuelles 2014). Au-delà du sujet de la mixité en entreprise, les acteurs de l'industrie financière se penchent aujourd'hui sur la mixité dans l'attractivité des talents de demain.
Le prestige de l'établissement en priorité des attentes des étudiants
57% des étudiants se destinant aux métiers de la banque et de l'assurance placent en priorité le prestige de l'établissement.
L'aspiration à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, bien qu'importante décroît légèrement depuis 2008 A l'inverse, la volonté d'une carrière internationale n'a cessé de croître On peut envisager une inversion de ces aspirations d'ici deux ou trois ans si les deux tendances se poursuivent.
« En 2008, le souhait d'un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle était la première priorité des étudiants français orientés banque. Suite à la crise financière, cette aspiration a été reléguée à la 3ème place alors qu'elle demeure en première position dans plusieurs autres pays européens. Leur nouvelle préoccupation est désormais la stabilité dans leur emploi. Néanmoins, on constate que le prestige de l'établissement demeure un incontournable. » analyse Damien Leurent, Associé responsable Industrie Financière chez Deloitte.
« Les attentes en termes de rémunérations sont considérablement plus importantes (près de 14%de plus) chez les futurs actifs en banque et en assurance que pour l'ensemble des étudiants. Les étudiants en assurance souhaitent être payés 36,8 k€, en banque 39 k€ et en banque d'investissement 40k€. On constate notamment que les étudiants, qui se destinent à une carrière bancaire, souhaiteraient en priorité intégrer la banque d'investissement au détriment de la banque de détail. Enfin, l'attractivité de l'assurance est portée par le dynamisme et la capacité d'innovation digitale du secteur. » déclare Philippe Burger, Associé responsable Capital Humain chez Deloitte.
Comme l'ensemble des futurs actifs, près de 44% des étudiants en banque et en assurance envisagent de ne pas rester dans leur premier emploi plus de cinq ans. Dans la réalité, la durée du premier emploi est plutôt de 2,5 ans selon l'étude MobiCadres (Deloitte/Nomination 2014).
« Contrairement aux autres pays européens, les talents français apparaissent comme davantage préoccupés par leur avenir et leur carrière que par leur poste actuel. En outre, le secteur de la finance apparaît de plus en plus comme un accélérateur de carrière. De leur côté, les assureurs ne doivent plus se contenter de se focaliser uniquement sur leur propre secteur, ils doivent s'inspirer des pratiques RH d'autres secteurs. Ce sont les compagnies d'assurance, qui investiront davantage dans les technologies numériques et l'innovation, qui deviendront plus attrayantes aux yeux des jeunes. » conclut Michel de la Bellière, Associé responsable Assurance chez Deloitte.
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