Ils sont seuls, ils sont 13, à plus de 600 km des êtres humains les plus proches, sans possibilité d'évacuation et sans pouvoir être rejoints, les conditions climatiques extrêmes pouvant aller jusqu'à -80°C. Parti en janvier 2018, plus de trois semaines ont été nécessaires au chef de mission Cyprien Verseux pour rejoindre l'équipage déjà sur place et la base Concordia en Antarctique (gérée conjointement par la France via l'institut Polaire Français et l'Italie via le PNRA). En effet, il participe à la mission DC14, le quatorzième hivernage dans la station scientifique la plus isolée que l'on puisse trouver. Les conditions de vie difficiles se sont accentuées au début du mois de mai lorsque le soleil a passé l'horizon pour la dernière fois de la saison. La nuit polaire a élu domicile dans la zone la plus froide du monde pour plusieurs mois. Mais il en faut plus pour atteindre le moral de l'équipage qui a été sélectionné après de nombreux tests médicaux, psychologiques et techniques.
13 personnes aux profils très divers se côtoient 24h/24
Le chef de mission, Cyprien Verseux, auteur de « Vivre sur Mars : 366 jours pour tester la vie sur la planète rouge » (éditions Michel Lafon) diplômé de Sup'Biotech en 2013 et astrobiologiste, a déjà vécu l'isolement quasi-total en 2015-2016 durant un an, dans un dôme niché sur un volcan hawaïen pour la mission HI-SEAS IV de la NASA.
Il est aujourd'hui à la tête de l'équipage DC14 à Concordia, composé de 6 français, 6 italiens et une autrichienne, en partie des scientifiques travaillant dans des domaines comme l'astronomie, la glaciologie, la météorologie, la séismologie ou les sciences de l'atmosphère. Leurs recherches et les résultats aideront à mieux connaître notre planète et notamment son climat. Une médecin-chercheur sur place, engagée par l'Agence Spatiale Européenne, évalue quant à elle l'adaptation des équipiers à cet environnement hostile. Les autres corps de métiers permettent de maintenir l'équipage en vie et l'équipement en état de marche (plombier-chauffagiste, médecin, mécanicien, électrotechnicien, cuisinier...).
Un environnement très hostile et propice aux recherches
L'isolement, le confinement, les températures qui peuvent descendre en-dessous de -80°C, la faible pression en oxygène, l'air sec et la nuit polaire de plusieurs mois pèsent sur les équipiers comme sur les machines.
Les communications, rendues possibles grâce aux satellites, y sont limitées. À mesure que l'hiver austral s'installe, les équipiers sont de plus en plus confinés dans la base, ne sortant qu'avec d'épaisses tenues si encombrantes qu'elles rappellent les combinaisons spatiales. Le manque d'oxygène affecte leur sommeil, leurs capacités cognitives et leur endurance. L'isolement et le confinement sont similaires à ceux d'une base en-dehors de la Terre.
Pour une telle mission, on retiendra de l'Antarctique un lieu privilégié pour différentes sciences avec son ciel dégagé, la longue nuit polaire, l'absence de pollution, sa neige vierge et son atmosphère extrêmement sèche, froide et fine.
L'équipage terminera son hivernage en novembre, où ils seront rejoints par d'autres scientifiques et techniciens. Ils resteront encore plusieurs semaines et quitteront l'Antarctique fin 2018, après un an d'isolement sur la base scientifique Concordia.
Suivez et vivez au cœur de la mission DC14 sur le blog de Cyprien Verseux : https://marslablanche.com/
Tendance high tech : découvrez les tendances mode coté high tech. Restez branchés sur la fréquence capcampus canal capmode pour découvrir des objets branchés pour les jeunes !