Le rapport de l'Inspection Générale sur la mise en place des nouveaux programmes de première année en CPGE est disponible sur le site du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (MENESR). Les professeurs des classes préparatoires scientifiques souhaitent voir étendre l'exercice à la réforme du Lycée et rappellent leur fort engagement portant sur l'enseignement des sciences au Lycée.
Le rapport de l'Inspection Générale sur la mise en place des nouveaux programmes de première année de CPGE[i] est paru en octobre mais on attend toujours le rapport sur la réforme du lycée !
L'ampleur de cette réforme aurait pourtant justifié qu'on en fasse le bilan. En suivant les modalités du rapport sur la mise en place des nouveaux programmes en CPGE, il aurait pu recueillir les avis des professeurs, mais aussi des élèves et des proviseurs des lycées. Peut-être les enquêteurs auraient-ils eu l'occasion d'entendre des élèves de terminale S leur dire que « leurs livres de physique chimie ressemblent à un catalogue de jouets » (sic), et des proviseurs leur expliquer les usages très hétérogènes des horaires de l'accompagnement personnalisé, faisant que selon que vous étudiez en filière S dans tel ou tel lycée, vous avez des écarts de volume d'enseignement scientifique de près de 30 %.
Former des acteurs de sciences, pas seulement des passeurs de sciences.
La réforme du lycée a fabriqué des « passeurs de sciences » dans la filière S, là où on aurait eu besoin de préparer des acteurs de sciences. C'est partout sauf dans la filière scientifique qu'il aurait fallu se donner l'objectif de fabriquer des passeurs de sciences, pour que tous les citoyens aient accès au minimum vital en termes de culture scientifique. Il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays anglo-saxons et dans les pays émergents en ce moment pour comprendre que nous faisons fausse route.
Les renoncements actés par cette réforme condamnent le pays à devenir consommateur des progrès scientifiques et des innovations technologiques des pays qui orientent délibérément leurs politiques éducatives vers la formation d'une proportion significative de leur jeunesse en acteurs de sciences pour les préparer aux emplois du futur.
Malgré la dégradation de la formation initiale des bacheliers, les classes préparatoires scientifiques font bien leur travail. Elles évoluent au rythme des réformes, et anticipent les changements.
Dans ce domaine, le rapport de l'Inspection Générale confirme largement nos analyses. Les programmes de sciences de classes préparatoires sont bien adaptés aux nouveaux bacheliers. Les étudiants interrogés dans le cadre de l'enquête «ont une bonne perception globale des programmes, s'estiment bien accompagnés par leurs professeurs et soulignent tout l'intérêt qu'il y a à approfondir, démontrer et pas seulement à affirmer ».
Les changements de méthodes pédagogiques et les modifications de programmes avaient été anticipés par les professeurs qui se sont auto-formés, le rapport de l'IGEN sait le reconnaître, en l'absence de tout support de l'institution, grâce à une excellente mutualisation des ressources et au support des grandes écoles à l'échelle nationale.
Le ministère de l'Éducation Nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche doit veiller à ce que le réseau national des classes préparatoires garde sa cohérence.
C'est cette cohérence nationale qui est garante de l'efficacité du système, si on veut que le maillage du territoire soit porteur d'égalité des chances. Or, nous assistons en ce moment à des attaques en règle de certains recteurs contre les classes préparatoires. Le ministère doit veiller à ne pas laisser se créer des inégalités territoriales sous prétexte d'autonomie régionale et académique en laissant fermer des classes convenablement remplies et efficaces.
Toutes les classes préparatoires scientifiques font intégrer pratiquement tous leurs étudiants dans des écoles d'ingénieurs ou des parcours universitaires dont ils sortiront diplômés à bac+ 5. Nous ne pouvons pas croire que le ministère laisse faire la fermeture de formations qui garantissent un tel taux de succès.
i pour plus d'informations sur le rapport : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2014/77/6/Rapport-IGEN-2014-052_355776.pdf
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