Contrairement à bon nombre d'idées reçues, les grandes écoles françaises (écoles d'ingénieur et écoles de management) mènent depuis de nombreuses années, une politique volontariste d'ouverture. Cette ouverture sociale est une condition même de la diversité, et part du constat que l'évolution de la population étudiante de l'enseignement supérieur n'a pas suivi celle de la population française dans sa diversité croissante.
Le préalable à la diversité, c'est l'égalité des chances, qu'elle soit culturelle, sociale ou territoriale, et ce, dans l'enseignement secondaire, supérieur, ou le monde professionnel. Force est de constater que les grandes écoles héritent des inégalités sociales qui se construisent dès l'enseignement primaire et secondaire. Cela a conduit les grandes écoles à mettre en place quatre champs d'action en matière d'ouverture sociale : l'amont, le recrutement, l'accompagnement et les aides matérielles.
Pascale Ribon, présidente de la commission Diversité de la CGE
En 2012, la part d’enfants d’inactifs, d’ouvriers et d’employés ayant obtenu un bac S oscille entre 4 et 11%. Ces inégalités sociales dont hérite l’enseignement supérieur encourage les grandes écoles à mener des actions en amont. Ainsi, en 2009-2010, 87% des grandes écoles ont développé des actions auprès des lycéennes (via les Cordées de la réussite notamment). Plus de 30% ont même mis en place des tutorats de soutien scolaire pour les collégien-ne-s.
Aujourd’hui, ce sont environ 38% des étudiants des grandes écoles qui sont issus de classes préparatoires. 17 % d’étudiants rentrent directement après le baccalauréat dans des grandes écoles en 5 ans. Les modes d’admission par voies parallèles se diversifient et de nouvelles filières voient le jour.
Une fois l’étudiant intégré dans l’établissement, l’objectif est de faire en sorte qu’il réussisse, obtienne son diplôme, et s’insère professionnellement. De nombreuses écoles proposent ainsi des dispositifs d’accompagnement des étudiants les plus fragiles (tutorat individuel, cellule de conseil en orientation, soutiens disciplinaires, partenariats, soutien et écoute active).
Pour être accessibles à tous les revenus, les grandes écoles multiplient les initiatives (baisse progressive des coûts d’inscription, bourses sociales internes, prêts d’honneur, multiplication des formations en apprentissage...). Au total, 15% des écoles allouent plus de 500 000€ par an (hors bourses CROUS) pour aider au financement des études.
Les résultats sont significatifs puisque 61% des écoles ont plus de 30% d’étudiants bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux (chiffres 2010.)
Dès 2012, la CGE s’est positionnée dans le débat sur la pertinence d’instaurer des quotas sociaux de boursiers à l’entrée des grandes écoles. Il existe un écart de 2 points entre boursiers et non-bourisers au moment du baccalauréat. Deux ans plus tard, lorsqu’ils passent les concours d’entrée aux grandes écoles, cet écart a été réduit d’un point à l’écrit et de 0,5 point à l’oral. Les classes prépas ont donc permis de réduire entre 2/3 et 3/4 du handicap social accumulé au lycée. En conséquence, des actions ont été mises en oeuvre pour rattraper les écarts scolaires entre le niveau à la sortie du bac et les attendus en grande école. Au cours de la campagne présidentielle de 2012, la CGE a proposé de multiplier les stages de mise à niveau (écoles d’été, séminaires de préparation stages de mise à niveau (écoles d’été, séminaires de préparation aux concours) ; individualiser les cursus en prépas et en grandes écoles pour apporter un soutien disciplinaire adapté aux étudiants les plus fragiles (tutorat, diplôme intermédiaire...).
La CGE s’attache également à adapter les modalités des concours d’entrée aux grandes écoles pour diversifier les connaissances évaluées et tester les compétences et les potentiels : mise en place de nouveaux TIPE en classes prépas, de «comprehensive review» à la française, évolution des épreuves orales. Il s’agit en outre d’amplifier la diversification des filières d’accès aux grandes écoles pour y attirer des profils divers, en poursuivant le développement des filières d’apprentissage, des filières technologiques, les admissions sur titre, en développant les doubles diplômes et les passerelles universitaires. Enfin, la CGE souhaite lever les handicaps matériels, en réduisant les coûts directs et indirects des concours pour les étudiants et leurs familles, en complétant les dispositifs actuels de financement des études, et en multipliant les internats d’excellence.
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