Le Lab'Ho, observatoire des hommes et des organisations du Groupe Adecco,
et
Oui ! Le Cercle pour l'Emploi, groupe de réflexion réunissant entreprises et institutions,
restituent les conclusions de l'étude « Recruter autrement ».
La France se distingue ainsi par une faible intermédiation sur le marché du travail. A l'heure où le nombre de demandeurs d'emploi n'a jamais été aussi élevé en France et que près de 500 000 offres d'emplois resteraient alors non pourvues, 59% des entreprises qui renoncent à leur recrutement le feraient en moins de deux mois, faute de trouver le bon profil.
Comment alors repenser autrement les bases du recrutement pour favoriser un marché de l'emploi ouvert à tous les talents et contribuer ainsi au combat pour l'emploi ?
Cette étude, qualitative et quantitative, analyse la situation et apporte des éclairages et des pistes de solutions, en s'appuyant sur les réflexions menées par un groupe de travail du Oui ! Le Cercle pour l'Emploi, sur une trentaine d'entretiens de témoins et d'experts, sur l'apport académique de chercheurs, et sur une enquête miroir menée par l'institut Ipsos sur un échantillon de 502 entreprises et 800 candidats(1) ayant été recrutés au cours de l'année écoulée.
Recruteurs, recrutés : pas (tout à fait) le même combat...
L'enquête Ipsos a permis d'alimenter l'étude en données significatives concernant les deux acteurs d'un processus de recrutement, recruteurs et recrutés. Leurs réponses croisées font apparaître certaines dissensions de perception.
Des recruteurs encore trop conservateurs, face à des candidats plus modernistes par nécessité
L'écart le plus marquant de perception entre recruteurs et candidats concerne les méthodes employées pour sélectionner les candidats. Si la connaissance des outils à disposition est relativement comparable, la possibilité d'utiliser de nouvelles méthodes est très diversement appréciée. Un chiffre particulièrement marquant, concerne la capacité des recruteurs à remettre en cause leurs pratiques.
L'enquête Ipsos révèle en effet que si, pour une majorité d'entreprises interrogées, la principale raison pour ne pas avoir cherché à recruter au cours des 12 derniers mois reste liée à l'absence de besoins (75 %) - très logique en période de crise économique ou en l'absence de budget (27 %) - 49% des entreprises ayant renoncé à recruter le justifient cependant par la difficulté à trouver le profil recherché.
Or, les recruteurs restent cependant conservateurs dans leur approche et les méthodes de recrutement utilisées.
S'agissant des méthodes, il semble difficile de faire sortir les recruteurs de leurs schémas d'approche traditionnels : entretiens (73%) et CV (57%), restent les deux moyens privilégiés pour la sélection des candidats, quand, de leur côté, les candidats se déclarent eux plus enclins à se prêter au jeu de nouvelles méthodes de recrutement.
Par exemple, seuls 35 % des recruteurs se disent prêts à éventuellement utiliser le recrutement sans CV, alors qu'à l'inverse, la méthode séduirait 71 % des candidats.
Quant aux sources, le réseau (connaissances / recommandations) reste en tête avec 77 %, suivi des candidatures spontanées (66%) et de Pôle emploi (45%), le recrutement dans les écoles ou les universités restant encore très loin derrière (25 %).
Paradoxalement, on constate une impatience généralisée chez les recruteurs, qui souhaiteraient que les recrutements soient plus rapides, avec un délai idéal de moins de 5 jours pour 32% d'entre eux.
(1) Enquête menée par Ipsos, selon la méthode des quotas, entre le 1er et le 10 octobre 2014, sur un échantillon représentatif de 502 entreprises et 800 candidats ayant été recrutés au cours de l'année écoulée.
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