Opéra...tion Opéra pour la spécialité Culture & Industries Créatives

Deux articles d’étudiants sur une belle soirée en compagnie de Madame Butterfly

Publié le 30 septembre 2010

Dans le cadre de la spécialisation Culture & Industries Créatives (CIC), l'ensemble des étudiants de la majeure ainsi que quelques professeurs étaient invités le 22 septembre dernier par la Direction de l'Opéra de Dijon, à assister à la « générale » de Madama Butterfly, à l'Auditorium de Dijon. (Photo, de gauche à droite : Edwin Juno-Delgado, Christine Sinapi, Sophie Raimbault, Luke O'Shaughnessy, les étudiants, et Diana Bratu).

Il a été demandé aux étudiants de rédiger un « article de presse » racontant cette expérience. Puisque ce sont eux qui en parlent le mieux, voici les deux meilleurs papiers issus de cette belle opéra...tion :

Majeure Culture et Industries Créatives : Une année qui commence fort !

Par Justine Dumaine et Marc D'Afflon de Champie

Mercredi dernier, les portes de l'Auditorium de Dijon se sont ouvertes aux étudiants de la majeure Culture et Industries Créatives de l'École Supérieure de Commerce pour la Générale du premier opéra de l'année : le célèbre Madama Butterflyde Giacomo Puccini.

Depuis maintenant vingt ans, l'ESC Dijon forme les managers du secteur culturel grâce à différents parcours mettant en relation les métiers de la gestion et les particularités de ce domaine. Edwin Juno-Delgado, responsable de cette spécialisation a récemment mis en place un module dénommé « Rencontres métiers culturels et artistiques » permettant aux étudiants d'aborder ce secteur sous un angle pratique en les mettant directement au contact des professionnels de la région.

C'est dans ce cadre que les 16 étudiants de la promotion 2010-2011 ont eu la chance d'assister à la répétition générale du fameux opéra de Giacomo Puccini : Madama Butterfly. Nous avons pu les accompagner.

Jean-François Sivadier, ayant déjà mis en scène cet opéra en 2004, a relevé le défi de venir le présenter au public dijonnais. Cette œuvre tragique raconte l'histoire d'un officier de la marine américaine (Pikerton) qui, de passage au Japon, épouse une jeune geisha de 15 ans (Cio-Cio San - signifiant en japonais Mme Butterfly). Ce mariage oblige la jeune fille à renier ses croyances et sa famille. Elle est rapidement délaissée par son jeune époux, qui ne prend pas au sérieux cet engagement et s'en retourne au États-Unis après lui avoir fait un enfant. Cio-Cio San lui restera fidèle pendant trois ans, attendant son retour. Quand Pikerton revient au Japon avec sa nouvelle femme, elle comprend qu'elle ne pourra le récupérer. Elle abandonne alors son enfant au couple avant de se donner la mort.

Arrivés à l'Auditorium, les étudiants semblent tous ravis de pouvoir assister à la générale de Madama Butterfly. L'opéra, pour certains, est une grande première en tant que spectateurs, tandis que d'autres, n'en sont pas à leur premier essai.

En entrant dans la salle tous sont frappés par le décor épuré constitué uniquement d'un plateau en bois fortement incliné vers le publique. La première note de musique se fait entendre et les éléments de décor se mettent très rapidement en place au fur et à mesure des scènes proposées par Jean-François Sivadier : une dizaine de tabourets, deux chaises en bois ainsi que plusieurs étendards de différentes tailles ornés d'un tissu de velours bleu et or.

Les étudiants ont assisté à un jeu de lumière d'une finesse remarquable, les vers différentes émotions au cour de la représentation. Les costumes ont également leur importance, chaque acteur en possédant deux. Une différence est faite entre les personnages américains, en costumes de ville actuels, et les personnages japonais aux robes simples rappelant leur milieu social.

Pendant l'entracte, certains étudiants délient leurs langues pour passer en revue les différents éléments du premier acte qui ont pu les interpeller, tels que la puissance et le coffre indéniable des artistes, ou encore du décor chargé d'une symbolique qui poétise encore le jeu scénique.

Après l'enchainement des deux derniers actes, les émotions sont partagées mais tous s'accordent à dire que le spectacle était grandiose.

La représentation se termine par une visite de la scène, des coulisses ainsi que des loges leur permettant de prendre la mesure de l'organisation d'un tel spectacle. Une opportunité réelle pour ces jeunes gens d'école de commerce voulant travailler dans le milieu professionnel culturel.

Avis des étudiants

Marc : « C'était ma première expérience à l'opéra et j'ai beaucoup apprécié. Dans un premier temps j'ai été dérouté par l'absence de décor mais celle-ci était tout à fait compensée par des jeux de lumières très prenant. Grâce aux seules lumières l'ambiance peut changer radicalement d'une scène à l'autre. J'ai aussi beaucoup apprécié la mise en scène et le jeu d'acteur très actuel. Par contre, la longueur de certaines scènes m'a un peu ennuyé. C'était tout de même une très bonne expérience que je souhaiterais refaire ! »

Justine : « C'est fantastique ! Les acteurs sont impressionnants tant par leurs jeux que par leurs voies. La scène du mariage m'a particulièrement touchée. Le jeu des lumières et les couleurs qui sont apparues à cet instant représentaient bien la joie immense de célébrer un mariage. Ce n'était pas mon premier Opéra et ce ne sera définitivement pas le dernier ! »

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L'Opéra Dijon ouvre ses portes aux étudiants de l'ESC Dijon

Par Laura Bourdin et Clément Auvergne

Mercredi soir, 23h. Un tonnerre d'applaudissements tombe sur l'Opéra de Dijon. Le rideau, lui, ne tombe pas. Nous venons d'assister à la répétition générale de Madama Butterfly de Puccini que proposera l'Opéra de Dijon du vendredi 24 septembre au samedi 2 octobre. Sur les visages, des sourires de satisfaction, quelques regards pensifs, et parfois même, des larmes. Et pourtant. Il reste comme un goût d'inachevé. Une amertume que nous ne saurions vous expliquer sans revenir sur cette étrange soirée. Cela commença par une colline bleue.

Au parterre, les élèves de la spécialisation culture à l'ESC Dijon observent avec curiosité la scène tandis que les musiciens finissent d'échauffer les instruments qui allaient nous faire voyager lors des trois prochaines heures. Pour tout décor, un voile bleu d'une esthétique minimaliste s'étend en pente douce sur le sol, évoquant un paysage lunaire. En lieu et place des traditionnels trois coups, c'est avec sobriété que l'on nous rappelle que le plaisir allait nous être offert d'assister à l'ultime répétition du spectacle avant sa présentation au public dès le lendemain. Une note lancinante s'élève. Des violons captent nos oreilles et le spectacle commence.

Madama Butterfly nous livre la terrible histoire d'un amour qui ne saurait vivre mais qui se refuse à mourir. Au Japon du 19ème siècle, un lieutenant américain prend pour épouse une jeune Geisha à la voix d'ange. Celle-ci est alors reniée par sa famille, et bientôt abandonnée par celui qu'elle aime passionnément. Sourde aux conseils elle s'obstine dans l'attente de celui dont elle est persuadé qu'il l'aime toujours. Lorsque le lieutenant revient, marié à une américaine, il est bien décidé à ne plus la revoir. Mais le fruit de leurs amours est là et à lieu une ultime et tragique retrouvaille.

Cette histoire émouvante, à la croisée de deux mondes, nous fut magnifiquement livrée sous la direction musicale de Pascal Verrot. La prestation des chanteurs et de l'Orchestre Dijon Bourgogne est prenante. Si l'oreille est comblée, l'œil ne saurait être jaloux. Jean-François Savidier réussi ici le pari d'une mise en scène épurée et troublante, offrant un cadre moderne à une œuvre vieille de plus d'un siècle.

L'esprit encore vagabond après la sortie des artistes, je ne pus m'empêcher de penser que les émotions qui m'envahissaient étaient incomplètes, et que lors de cette dernière séance de travail, les chanteurs avaient du préserver leur voix. Je ne peux qu'inciter mes camarades étudiants à aller assister aux représentations de cet opéra, accessible pour 5€50 grâce à la Carte Culture. C'est un voyage dont on revient sans regret possible et où la pire chose qui puisse arriver est de repartir les yeux encore humides d'avoir été touché par tant de beauté.