François Bannier et Grégory Hecht se sont rencontrés sur les bancs du Mastère Spécialisé en Commerce International des Vins & Spiritueux (CIVS) au milieu des années 1990. A l'époque, ils sympathisent et se promettent d'un jour monter ensemble une boîte dans le domaine du vin. Chose promise, chose due en 2002 avec la création d'une Maison de négoce et d'élevage dédiée aux vins rouges du Sud de la France. Sobrement et efficacement nommée Hecht & Bannier, la Maison propose des vins à l'étiquette facilement reconnaissable, faciles à trouver notamment en France chez Monoprix, et pour le Languedoc Rosé chez Carrefour. Rencontre en trois questions avec Gregory Hecht.
1) Pouvez-vous présenter votre entreprise et son activité ?
Il y a une petite dizaine d'années, après avoir construit notre expérience dans des grands groupes de vins, François Bannier et moi avons décidé d'établir en Languedoc Roussillon le premier véritable négociant éleveur, sur le modèle des grandes maisons Bourguignonnes ou rhodaniennes.
Un marketing simple, un nom, Hecht & Bannier, une étiquette avec une gamme d'AOC déclinées. Nous avons véritablement souhaité imposer cette marque régionale à travers le prisme de l'AOC et devenir une sorte de clé d'entrée dans la région pour les amateurs de vins, à la fois en France et à l'étranger. Notre métier revêt trois phases principales :
2) Pourquoi le choix du Languedoc comme région d'implantation ?
Le sud de la France nous a rapidement semblé être l'endroit le plus excitant avec un potentiel qui nous paraissait encore très sous exploité. Le vignoble jouit ici d'une formidable variété de sols et de sous sols, de cépages locaux dont un trésor unique de très vieilles vignes de Grenache et de Carignan centenaires, des influences souvent décisives des vents, Mistral et Tramontane, de la douceur des entrées maritimes et de la fraîcheur des montagnes proches.
Au sein de cet arc méditerranéen, c'est toujours le grand écart entre des volumes considérables qui sortent des coopératives, et le reste, réparti entre quelques très gros metteurs en marché d'une part, et de l'autre de tous petits domaines, plus ou moins qualitatifs mais qui sont dans des problématiques quasi bourguignonnes de gestion de micro-volumes.
Ce qui apparaît assez clairement, c'est que l'offre est structurée d'une façon telle qu'elle ne permet en aucune cas une reconnaissance, une lisibilité ou une fidélisation de l'amateur de vin, en France et encore moins à l'étranger. D'où la volonté et le challenge de donner naissance à une marque régionale forte.
3) Que vous a apporté votre passage en Bourgogne et notamment au CIVS ?
J'avais suivi auparavant un cursus généraliste avec un passage en école de commerce et quelques expériences à l'étranger, mais c'est réellement à Dijon que j'ai découvert le vin grâce à l'enseignement à la fac d'œnologie mais aussi à la mixité de la promotion où se côtoient profils commerciaux et techniques. Dans l'apprentissage du vin, la connaissance « Bourgogne » a été pour moi une étape majeure et passer une année sur place fut une opportunité pour comprendre sa spécificité et la notion unique de terroir.
C'est ici qu'est née ma passion pour le « climat », donc la géologie et l'adéquation entre un cépage et un endroit. C'est bien ce qui nous guide dans le travail de sélection et d'assemblage que nous faisons au quotidien chez Hecht & Bannier : révéler le meilleur de nos cépages méditerranéens en fonction d'un terroir donné tout en conservant fraîcheur et finesse de fruit, caractéristiques des plus grands vins de Bourgogne.
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