Le 17 octobre prochain, journée mondiale du don d’organes et de la greffe, ce sont plus de 100 personnalités (1) qui s’associent à la Fondation Greffe de Vie pour diffuser un message de solidarité.
Humoristes, chanteurs, acteurs, journalistes, écrivains, tous soutiennent un manifeste en faveur du don d’organes :
« Don d’organes
Je suis d’accord pour recevoir
Je suis d’accord pour donner
C’est la solidarité »
(1) La liste complète des personnalités qui soutiennent ce manifeste est conultable ci-dessous
Les derniers chiffres de l’agence de la biomédecine sont préoccupants.
Depuis 2007, le nombre de personnes en attente a augmenté presque cinq fois plus vite que le nombre de greffes réalisées.
Ainsi, alors qu’entre 2011 et 2012 le nombre d’individus en attente de greffe a augmenté de 1 286, seules 78 greffes supplémentaires ont pu être réalisées.
Plus inquiétant encore, en 2012 le taux de refus a atteint son deuxième niveau le plus élevé jamais recensé en France, soit 33,7 % alors que selon une enquête OpinionWay pour la Fondation Greffe de Vie, seuls 21 % se disent opposés au prélèvement de leurs organes après leur mort.
Il est essentiel de partager votre position avec vos proches et ainsi leur éviter d’avoir à interpréter votre volonté lorsque la question sur votre éventuelle opposition leur sera posée.
Il suffit de quelques mots pour les protéger et ainsi ne pas rajouter de la douleur à la douleur.
Pour ou contre, le plus important est de partager sa position avec ses proches pour les protéger sans oublier que si nous sommes tous d’accord pour recevoir, nous devrions tous l’être pour donner, c’est la solidarité !
Note
La Fondation Greffe de Vie soutient la sortie du très émouvant documentaire/film « Donner, recevoir » qui propose les histoires de vie de 4 familles qui ont été confrontées aux questions du don d’organes ou de la greffe.
Pour plus d'informations sur ce documentaire
Le taux de refus en France en 2012 : 33,7%
En observant les chiffres de ces dernières années, nous constatons que le taux de refus ne parvient pas à
diminuer et tend même à augmenter.
En effet, en 2007, il était de 28,2% contre 33,7% en 2012, soit une augmentation de 19,5%.
Presque les 2/3 des refus proviennent exclusivement de la seule décision des proches.
Ce taux si élevé a de lourdes conséquences :
L’enquête Greffe de Vie « Les Français et le don d’organes »
SYNTHESE DE L'ENQUÊTE
La loi sur le don d’organes et les Français
90% affirment que si la loi était connue, ils en parleraient à leurs proches afin de les protéger.
Position des Français sur le don d’organes après leur mort
79% des Français se déclarent favorables au don de leurs organes.
63% se déclarent favorables au don des organes de leurs proches.
61% disent avoir déjà fait part de leur position à leurs proches.
Mais seulement 49% affirment avoir été informés de la position de leurs proches.
ENQUÊTE COMPLETE
La solution : faire connaître la loi
D’après l’enquête OpinionWay, si les proches représentent 2/3 des refus, cela s’explique par le fait que la loi actuelle sur le don d’organes est méconnue par la majorité des Français et inappliquée dans la réalité, puisque, ne connaissant pas l’éventuelle opposition du défunt dans la majorité des cas, les proches interprètent sa volonté et prennent la décision à sa place, ce qui est contraire à la loi.
De ce fait, la douleur de la situation ne leur permet pas de prendre cette décision dans la raison, ce qui se solde souvent par un refus alors qu’à distance ils le regrettent fréquemment.
C’est pourquoi, il est vital de faire connaître la loi sur le don d’organes. Cela aura pour avantages de :
La fausse bonne idée du registre du oui
Le choix d’un registre du oui est une fausse bonne idée.
En effet, nous savons très bien, que peu de gens s’inscriraient dans ce registre.
Pour preuve, les pays qui ont adopté cette solution, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Angleterre (qui envisage d’ailleurs de l’abandonner) ont des résultats très significativement inférieurs à ceux de l’Espagne, du Portugal et même de la France qui sont régis par le droit d’opposition.
La Fondation Greffe de Vie
Reconnue d’utilité publique, la Fondation Greffe de Vie a pour objectifs d’informer, de sensibiliser les Français sur le don d’organes, de dynamiser les activités de transplantation et d’améliorer la vie des malades.
Elle contribue concrètement à la formation des infirmiers(ères) coordinateurs(trices) de prélèvement d’organes, à l’équipement des hôpitaux en matériels spécialisés, à la distribution gratuite du « Passeport de Vie » et à la diffusion de la « culture du don ».
1. Formation des infirmiers(ères) coordinateurs(trices)
En partenariat avec l’Agence de la Biomédecine, la Fondation Greffe de Vie a participé durant trois ans au programme TPM (Transplant Procurement Management) destiné à la formation des infirmiers(ères) coordinateurs(trices) de prélèvement d’organes qui constituent un maillon clé de la chaîne de prélèvement.
A ce titre, la Fondation Greffe de Vie a pris en charge l’hébergement et la restauration des participants pour les deux sessions annuelles de formation, qui regroupent environ 100 infirmiers(ères) coordinateurs(trices) et médecins.
Ce programme importé d’Espagne permet aux équipes espagnoles de partager leur savoir-faire avec les équipes françaises par de nombreuses mises en situation et le partage d’expérience.
Le TPM a permis d’améliorer la pratique de centaines d’infirmiers/médecins coordinateurs.
2. Equipement des hôpitaux en matériels spécialisés
La Fondation Greffe de Vie a aidé au démarrage du programme « Coeur Arrêté » en fournissant des machines spécialisées (machines pulsatives et planches à masser) aux hôpitaux.
Ce programme d’aide aux hôpitaux se poursuit avec l’aménagement des salles d’attentes et la distribution de machines aux hôpitaux.
3. « Passeport de Vie »
Il s’agit d’un kit distribué en ligne sur www.greffedevie.fr, composé d’une carte principale à personnaliser et à conserver sur soi, et des cartes témoins à transmettre à ses proches pour les informer de sa décision.
La méconnaissance de la volonté du défunt par les proches est en effet l’une des principales causes de refus du don d’organes (la France enregistre un taux de refus de 33,7%).
4. Diffusion de la « culture du don d’organes » et de la loi
Greffe de Vie communique, tous les ans, sur cette belle cause de solidarité qu’est le don d’organes et sur la connaissance de la loi qui le régit à travers diverses campagnes multimédia telles que la diffusion d’un film qui révèle les conditions difficiles dans lesquelles les proches sont sollicités, ou encore des spots radio émis sur l’ensemble des ondes régionales et nationales et des parutions presse à travers toute la France.
Depuis 2011, la campagne « 18 ans c’est le moment » a permis de sensibiliser les lycéens à cette cause et d’inciter les enseignants à en parler.
En décembre 2012, la Fondation Greffe de Vie a eu l'honneur de recevoir la médaille d'or de l’Académie Nationale de Médecine pour toutes ses actions.
La loi sur le don d'organes
Historique
En décembre 1976, la loi Caillavet donna un cadre législatif au don d’organes par la mise en place d’un droit d’opposition.
Cette loi affirmait ainsi que « des prélèvements peuvent être effectués à des fins thérapeutiques ou scientifiques sur le cadavre d’une personne qui n’a pas fait connaître de son vivant le refus d’un tel prélèvement ».
Ce fut la 1ère grande loi qui faisait de la France un exemple unique de législation dans ce domaine.
En 1994, on rajouta à la loi la nécessité pour le médecin de s’efforcer de recueillir auprès de la famille l’opposition au don d’organes éventuellement exprimée par le défunt de son vivant, par tout moyen.
Un registre national des refus fut créé.
En 2004, on remplaça la famille par les proches.
Enfin, en juillet 2011, les modifications apportées à la loi concernèrent surtout le don du vivant, en précisant que celui-ci pouvait être réalisé après justification « d’un lien affectif étroit et stable d’au moins deux ans ».
La loi permit aussi « le don croisé ».
Il existe deux moyens légaux d’affirmer son opposition au don d’organes:
La loi n° 2004-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique
« Art. L. 1232-1. - Le prélèvement d’organes sur une personne dont la mort a été dûment constatée ne peut être effectué qu’à des fins thérapeutiques ou scientifiques.
Ce prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement. Ce refus peut être exprimé par tout moyen, notamment par l’inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet. Il est révocable à tout moment.
Si le médecin n’a pas directement connaissance de la volonté du défunt, il doit s’efforcer de recueillir auprès des proches l’opposition au don d’organes éventuellement exprimée de son vivant par le défunt, par tout moyen, et il les informe de la finalité des prélèvements envisagés.
Les proches sont informés de leur droit à connaître les prélèvements effectués... »
Une modification de la loi a été apportée en juin 2011 qui promulgue que le don du vivant peut être réalisé après justification d’un « lien affectif étroit et stable d’au moins deux ans ».
Dorénavant il est possible de donner à un ami.
La loi permet aussi le don croisé.
Pour en savoir plus
Parce que la santé est ce qu'on a de plus important, il ne faut surtout pas la négliger. Quelques trucs à avoir à l'œil...