Dans une société complexe où l'éducation joue un rôle primordial dans la compréhension du monde et dans la capacité à s'y inscrire et à y jouer un rôle actif, l'université a un rôle central. L'exigence de formation d'une élite ne suffit plus, les universités sont aussi des espaces de création et de diffusion des savoirs pour leur territoire et l'ensemble de sa population.
Développer les liens entre l'université, la société civile et les acteurs des territoires, présente aussi l'intérêt de développer des programmes qui permettent aux étudiants d'apprendre en prenant en charge des cas concrets et réels auprès d'entreprises, de collectivités, ou d'associations.
Dans un contexte de creusement des inégalités, sociales, éducatives et politiques, les universités ont un rôle majeur pour soutenir le développement des territoires.
Dès 2012, de nombreux établissements d'enseignement supérieur s'étaient exprimés en faveur d'une ouverture plus grande des universités sur les territoires, au moment des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche de 2012[1].
Comme l'a démontré un premier rapport de l'Observatoire de la RSU, de nombreuses initiatives sont déjà menées par les universités, en lien avec les municipalités, les régions, l'économie sociale et solidaire, la société civile.
Le séminaire national qui s'est tenu le 3 juillet dernier, sur le campus de Nanterre, à l'initiative de l'université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense et de l'Observatoire de la RSU, a eu pour objectif de valoriser les expériences, permettre leur essaimage et donner l'occasion aux acteurs de se rencontrer et de partager leurs pratiques.
Parmi les nombreux acteurs qui ont témoigné, la Clinique juridique de l'université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense, EUCLID[2], constitue une innovation pédagogique et permet de renouer le lien social. Des étudiants, soutenus par des enseignants-chercheurs et des praticiens, apportent une aide juridique gratuite aux associations, et ont pu par exemple faciliter l'accès aux droits des mineurs étrangers ou améliorer l'application du droit du travail dans les prisons. De même, des enseignants-chercheurs de gestion et de sciences économiques de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense accompagnent les étudiants dans la réalisation de projets d'économie sociale et solidaire, comme l'ouverture d'une épicerie sociale et solidaire. De même encore, les étudiants en géographie santé se mobilisent avec les enseignants chercheurs et les acteurs de la santé pour favoriser l'accès à la prévention du cancer du sein dans les quartiers populaires.
À l'université Lille 3, la responsabilité sociale est l'une des cinq priorités stratégiques de l'établissement et va permettre à 500 étudiants engagés dans les associations de bénéficier d'un module « engagement citoyen et solidaire » à partir de la rentrée 2014. Au Maroc, enfin, les universités se sont aussi emparées de la responsabilité sociétale des universités et portent un intérêt à l'engagement associatif des étudiants.
Tous les exemples présentés ont démontré l'importance d'un portage politique de la RSU par les responsables des établissements et au niveau des regroupements d'établissements, ce qui pourra se traduire par la constitution d'un service dédié, comme le prévoit la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur et la recherche. La coopération avec les acteurs des territoires est primordiale et pourrait être facilitée par la mise en place de « Comités d'orientations de la RSU » associant tous les acteurs participant de la RSU. Enfin, les partenariats interuniversitaires au niveau international pourraient faciliter la coopération et les échanges sur le
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