A quelques jours du début des inscriptions universitaires, Valérie Pécresse vient de fixer les frais d’inscription pour la rentrée prochaine. En moyenne, on observe une augmentation de 4,39% : + 2,5 % en licence (de 165€ à 169€), + 5 % en master (215€ à 226€), + 5 % en doctorat (de 326€ à 342€).
A cela va s’ajouter dans quelques jours l’augmentation de 3€ de la cotisation de sécurité sociale étudiante ainsi que l’augmentation de 5 à 10 centimes du prix du ticket de restaurant universitaire.
Cette décision intervient alors que les taux de bourses pour l’an prochain ne sont toujours pas connus : aujourd’hui, les étudiants savent ce qui va s’aggraver mais pas ce qui va s’améliorer.
Alors que plus de 50% des étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études et que plus de 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, cette nouvelle augmentation est un frein à la démocratisation de l’enseignement supérieur et est en totale contradiction avec les attentes exprimées par les étudiants.
Non seulement le gouvernement n’apporte aucune réponse à la dégradation du pouvoir d’achat et à la précarité étudiante, mais avec cette décision Valérie Pécresse aggrave de manière indécente la situation sociale des étudiants. Depuis 2001, les frais d’inscription ont très fortement augmenté : de 27 % en licence et de 67 % en master. Loin d’inverser la tendance et de geler l’augmentation des frais d’inscription comme lui demandait l’UNEF, la ministre aggrave aujourd’hui la situation. A l’heure où le gouvernement déclare à grands renforts de campagne publicitaire son impatience à faire augmenter le pouvoir d’achat, Valérie Pécresse semble plus efficace pour faire baisser celui des étudiants.
L'UNEF s'inquiète également de la déconnexion délibérément programmée entre la Licence d'un côté et le Master et le Doctorat de l'autre. L'augmentation plus importante des frais en Master et Doctorat conduit à ce que l'accès aux études longues soit de plus en plus discriminant financièrement.
L’UNEF demande à Valérie Pécresse de revoir sa copie
L’UNEF demande à Valérie Pécresse de revoir sa copie. Elle exige un gel des dépenses obligatoires annoncées prochainement (sécurité sociale, ticket restaurant universitaire) ainsi qu’une revalorisation des bourses qui permette de rattraper la baisse du pouvoir d’achat.
Depuis plusieurs semaines, Valérie Pécresse multiplie les annonces qui sont sources d’inquiétudes pour les étudiants (suppression des rattrapages, augmentation des tarifs de la sécurité sociale…). L’UNEF met en garde la ministre sur les risques de tensions qui peuvent naître à la rentrée prochaine.
La ministre ne peut pas tourner plus longtemps le dos aux préoccupations des étudiants. L’UNEF demande à Valérie Pécresse de mettre en place un « plan action sociale étudiante » pluriannuel permettant d’améliorer durablement leurs conditions de vie et d’aboutir à la mise en place d’un statut social.
Frais d’inscription illégaux, une intervention immédiate s’impose
L’UNEF prend acte de l’injonction de la ministre adressée aux recteurs quant au respect de la législation relative aux frais d’inscription. Cependant certaines universités ont déjà fait le choix de se mettre hors la loi en instaurant des frais d’inscription illégaux. Ainsi l’université d’Aix Marseille II a fait voter par son conseil d’administration des contributions pédagogiques complémentaires allant jusqu’à 990 € dans certains masters.
L’UNEF appelle la ministre à joindre les actes à la parole en faisant respecter la loi dès aujourd’hui en déférant devant les tribunaux administratifs les décisions litigieuses. L’UNEF sera, cette année encore, particulièrement vigilante.