L’UNEF redevient majoritaire
Après les manipulations électorales opérées par le gouvernement en 2006 (maintien forcé du scrutin malgré la fermeture de plus de 60 universités lors de la mobilisation contre le CPE dans le seul but de déstabiliser l’UNEF et de porter un coup d’arrêt à la mobilisation), les étudiants ont donc tranché : l’UNEF retrouve sa place de 1ère organisation étudiante au CROUS. Il s’agit d’un retour à la normale: l’UNEF double son nombre d’élus par rapport au dernier scrutin, et retrouve son niveau de représentativité de 2004.
L’UNEF obtient 44% des sièges (77 élus) et enregistre une très forte progression depuis le dernier scrutin (+ 36 élus) dans l’ensemble des académies[2]
Les listes « UNEF et associations étudiantes : contre la précarité, un statut social pour tous » recueillent en moyenne 38% des voix (+14 points)
L’UNEF est majoritaire dans 18 académies sur 25 (Aix-Marseille, Amiens, Besançon, Caen, Clermont, Créteil, Rouen-Le Havre, Lille, Lyon, Nantes, Nancy-Metz, Montpellier, Nice, Orléans-Tours, Paris, Rennes, Toulouse, Versailles)
Le Ministère de l’enseignement supérieur responsable du léger tassement de la participation
L’UNEF regrette une participation qui enregistre un léger tassement par rapport aux scrutins traditionnels (6,9%), et qui est loin de l’objectif affiché par le Ministère de l’enseignement supérieur (10%).
Plus soucieux d’éviter le lien entre élections municipales et élections au CROUS que d’encourager la participation étudiante (par crainte d’un vote sanction dans les facs), le gouvernement porte une lourde responsabilité dans cette situation. La traditionnelle campagne d’information sur ce scrutin n’a débuté que quelques jours avant le vote, est restée confidentielle et s’est révélée très en deça des efforts fournis par le passé ; le calendrier trop tardif ne tenait pas compte de la fréquentation des sites universitaires, moins importante que d’habitude pour cause d’examens et de stages.
Un message très clair : les étudiants exigent la mise en place d’un statut social
Les étudiants ont donc tranché : une très large majorité de voix s’est portée sur la seule liste qui dénonce l’absence de réponse du gouvernement aux difficultés sociales des étudiants et qui réclame une politique sociale ambitieuse pour répondre à la précarité et à la baisse du pouvoir d’achat.
En votant massivement pour l’UNEF, les étudiants ont non seulement exprimé leur rejet des politiques menées depuis plusieurs mois par Nicolas Sarkozy et son gouvernement, mais ils ont également souhaité adresser un avertissement ferme : il y a urgence à prendre en compte leur situation sociale et à y répondre.
Les étudiants ont plébiscité le projet de statut social et de d’allocation d’autonomie porté par l’UNEF, refusant ainsi la fatalité du choix entre dépendance familiale et salariat pour financer leurs études.
L’UNEF appelle Valérie Pécresse à tenir compte du vote des étudiants
Le gouvernement ne peut tourner plus longtemps le dos aux inquiétudes et aux attentes des étudiants : les promesses et les bonnes intentions ne sauraient tenir lieu de politique. Le sort que Valérie Pécresse réservera aux 20 000 étudiants boursiers qui voient leur bourse recalculée à la baisse à la rentrée prochaine aura valeur d’exemple : Valérie Pécresse doit donc commencer par rétablir la prise en compte des « points de charge » supprimés pour le calcul des bourses 2008-2009.
Les étudiants viennent de donner une feuille de route très claire au gouvernement pour les prochains mois. Valérie Pécresse ne saurait éluder plus longtemps les réponses nécessaires et urgentes que les étudiants ont réclamées lors de ces élections (augmentation du nombre et du montant des bourses, mise en place d’un 10ème mois de bourse en septembre, gel des frais d’inscription, exonération de la taxe d’habitation, augmentation des aides au logement…). Elle doit entendre le message des urnes et mettre en place un nouveau « plan social étudiant » pluriannuel permettant d’améliorer durablement les conditions de vie étudiantes et d’aboutir à la mise en place d’un statut social pour les étudiants.