L’UNEF a été reçue cet après-midi par la ministre de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche. Valérie Pécresse a présenté les modifications
au projet de texte de loi « portant création de la nouvelle université ».
Des inflexions significatives ont été apportées par le gouvernement suite
aux exigences émises par les organisations syndicales et notamment par
l’UNEF. L’UNEF se satisfait que sur les 3 points qui constituaient de graves
remises en cause du service public d’enseignement supérieur le gouvernement
ait fait le choix d’entendre les étudiants.
En ce qui concerne le master, l’UNEF se félicite qu’il ne soit plus fait
mention dans le texte de loi d’une possible sélection décidée par les
Conseils d’Administration après la Licence 3 et écarte ainsi toute référence
à la sélection dans la loi.
Les CA pourront être composés de 20 à 30 membres et comporter de 3 à 5
étudiants. Si pour l’UNEF la réduction de la taille des CA n’était pas une
priorité, l’UNEF fera désormais tout ce qui est en son pouvoir pour assurer
la plus importante représentation possible des étudiants, qui dans le
nouveau texte peut monter jusqu’à 25% des CA.
Les universités auront désormais 1 ans (et non plus 6 mois) pour changer
leur mode de gouvernance et 5 ans pour acquérir deux compétences nouvelles :
le budget global et la gestion des personnels. Si l’UNEF s’inquiète d’un
possible désengagement de l’Etat dans le Service Public d’Enseignement
Supérieur, il est pour nous essentiel de conserver un seul statut pour les
universités, évitant ainsi la construction d’un système à deux vitesses.
L’introduction d’une date butoir qui était une demande de l’ensemble de la
communauté universitaire doit ainsi permettre un suivi fort et rigoureux de
l’état dans la nouvelle organisation de l’Université, pour cela l’UNEF
demande de nouveau que de réels moyens soient donné au CNESER pour se porter
garant de la politique nationale d’enseignement supérieur en France.
Pour l’UNEF, le texte présenté aujourd’hui permet de préserver les
fondements du modèle universitaire français.
Cependant, l’UNEF réaffirme que ce texte n’est pas de nature à résoudre les
véritables problèmes des étudiants : la démocratisation, la lutte contre
l’échec en premier cycle, l’orientation, l’insertion professionnelle, les
conditions de vies des étudiants.
Sur tous ces points, l’UNEF demande au gouvernement de prendre la mesure de
la situation et de prendre rapidement des mesures permettant d’abord de
créer des conditions favorables à la prochaine rentrée universitaire, puis
très rapidement, d’entendre les revendications des étudiants, en matière
sociale et pédagogique.
Il s’agit maintenant pour le gouvernement de faire aboutir rapidement les
concertations sur les 5 autres chantiers annoncés par Valérie Pécresse.
L’UNEF l’a toujours dit : les étudiants n’étaient pas demandeurs d’une loi
sur l’autonomie et, s’ils ont réussi à défendre leurs droits, leur situation
sociale et universitaire ne va pas s’en trouver améliorée pour autant.
Toutes ces discussions et ces inflexions n’auront servi à rien si des moyens
financiers conséquent ne sont pas débloqués et attribués aux universités
dans les plus brefs délais.
Enfin, alors que le texte va passer devant le parlement dans les prochaines
semaines, l’UNEF réaffirme sa vigilance pour que les intérêts des étudiants
ne soient pas remis en cause par quelques esprits revanchards et continuera
à faire tout son possible pour enrichir de manière significative un texte
qui en l’état ne répondra pas aux grands enjeux de l’Université et qui devra
encore subir des améliorations non négligeables.
Syndicat étudiant : les organismes à même de réprésenter les intérêts des étudiants. Les identifier, accéder à leur site et à leurs communications !