Après 10 années de tournée et plus de 800 concerts au compteur, N&SK apparaît comme un cas à part au sein de la scène indépendante
Evoluant hors des grands circuits médiatiques, le combo stéphanois a pourtant été programmé dans les plus grands festivals d’Europe, du Krylia de Moscou aux Francofolies de la Rochelle, en passant par le Paléo Festival de Nyon et le mythique Sziget de Budapest.
En 10 ans, le public n’a jamais cessé de se multiplier concert après concert, la rumeur de se répandre date après date.
Et puis soudain, assez de bruit, de kilomètres et de sueur. Pour la première fois depuis que le groupe est sur la route, la tournée d’N&SK fait une pause en automne 2008... Comme une envie de recul, une prise de distance, de hauteur diront certains.
Une période mise à profit pour se retrouver, se ressourcer, et écrire un 5ème album qui s’annonce comme celui de la reconnaissance.
Les derniers opus, parus en 2002, 2003 et 2007 chez Naïve et Sony ont confirmé que le succès de N&SK ne reposait pas que sur l’énorme dose d’énergie libérée sur scène, mais également sur un sens des mots et de la mélodie qui sont les marques des grandes chansons.
«Libre Service» : un album profondément humain
On retrouve dans ces 13 titres toute la richesse et la finesse de la musique d’N&SK, parfaite fusion des genres et des cultures... Le son est chaud et percutant, rythmiques rock pour mélodies cuivrées.
Ici et là l’ailleurs s’invite, souvent par le biais du chant de Kaï empreint de ses origines kabyles, mais aussi par des tempos et des harmonies qui se permettent toutes les options d’une musique libre.
Guitares électriques et folk, violons, cuivres, derboukas, batterie, accordéons, samplers... N&SK fait de la différence de ses 8 membres une fusion sans cesse renouvelée.
Sur cet album, de nouvelles lignes se dégagent. On ressent dans des morceaux comme «Paina» un souffle nouveau sans doute inspiré par les rencontres faites au gré des tournées et des voyages. Les chansons, tout en légèreté, deviennent plus poignantes.
La colère aussi n’est jamais très loin. Colère contre un monde dont la liberté des uns asservit les autres («Et si...»).
Contre un monde où le plaisir se standardise et s’achète en rayon («Libre Service»). Les guitares savent alors se faire rageuses, la batterie s’alourdir, et la voix au timbre si touchant de Kaï se transformer en cri.
Et pour la petite histoire, derrière le titre de l’album se cache le livre «Eldorado» de Laurent Gaudé qui aborde l’utopie et l’illusion qui motivent les voyageurs clandestins, prêts à tout quitter et à risquer leur vie pour un «autre monde» qu’on leur promet meilleur... Un ouvrage qui a particulièrement touché Kaï, à l’origine du titre «Libre Service».
N&SK a choisi de s’entourer
de véritables artisans du disque
La direction artistique a été confiée à Niko Matagrin (qui a collaboré aux projets de Gnawa Diffusion, Meï Teï Sho, JMPZ, Watchaclan, High Tone...), qui a su capter l’esprit d’N&SK tout en lui donnant une puissance et une intensité jusque-là inédites. Il en ressort un son précis et riche, qui met en valeur toutes les nuances et la finesse de leur musique.
Les prises de son ont eu lieu au studio Abao-Bé à Lyon et le mix au Supadope Factory, le studio du Peuple de l’Herbe. Le mastering a été réalisé par Franck Rivoire alias Choko (les Têtes Raides, Ez3kiel, Maxxo...).
Tous les titres de «Libre Service» ont été écrits et composés par N&SK
Niko Matagrin : guitares, programmations, chœurs sur Noirs, El moudjahid, Et si..., La pierre, A donf’, Petit
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