Bams était à dominante orange. Elle est aujourd'hui bleue. Comme la petite robe d'été qu'elle a posée sur son cinq titres.
Bams dit qu'elle fait des chansons Hip-Hop. Elle fait ce qu'elle veut.
Disons qu'elle a pris le rap au mot. Pris le meilleur, les intentions.
Et laissé le Bling Bling aux rappeurs.
Il est où le mec en baggy capable d'écrire à son rejeton : « C'est pas que je t'accuse, mais sans toi je serai restée à me toucher... » ?
Bams n'est pas musicienne, elle est musicale.
Ses morceaux, des histoires symphoniques qu'elle raconte en voix off.
Bams a 35 ans et elle écrit. Des chansons. Des textes. Des articles.
Plus les chorégraphies des rôles qu'au théâtre elle investit.
En fait, si, Bams est hip-hop : elle raconte sa vie, son quotidien.
Hip-hop et wagnérienne, puisque lyrique.
Bams pourrait tout aussi bien être héroïne de mangas et de show télé au Japon.
Pitch possible du 5 titres « On partira » : « Une nana d'aujourd'hui, avec un gosse, un mec et des tendances mélancoliques. Qui commence à se trouver belle dans les femmes qu'elle regarde danser... Et à avoir peur de perdre ce qu'elle a... De ne pas avoir le temps de faire à la vie tout ce qu'elle lui a promis... »
Bams plairait beaucoup à Garcia Marquez.
Violon et guitare noir - désirante, voix qui monte et rocke gravement : « On partira. »
« Je me fais comme la mort, brute et désobéissante. »
Bams ne dresse pas de liste. Elle ne sera donc pas le point de rencontre entre MC Solaar et Anaïs. Elle aime bien le rap de caillera, le Wu Tang et Booba. Mais n'aura aucun complexe à profiter des portes ouvertes par Grand corps malade et Abd Al Malik.
Bams a mieux qu'un look : un personnage. Un personnage qui peut même changer de look.
Chez elle, on boit de l'eau du robinet. Bams n'est ni bobo ni bio, elle est naturelle.
Bams est sûrement un ancien garçon manqué qui commence à se trouver femme et à bien aimer.
« Bella ». Bams doit être la première depuis Christophe à chanter les señoritas... les « bondas », les « tarmas »... les fesses quoi ! Dans une soirée parisienne où les gens sauraient danser. « Souris-toi. »
Finalement, c'est Jill Scottienne qu'est l'intro de « Baby blues ». Au meilleur sens du terme.
Et ciné jazz noir et blanc sixties qu'est sûrement « Marie-Joséphine ». Nougaro malaxé par Kusturica. Prouvant que « la rancune n' partait pas en vacances » et qu'« une vie sans souci n'est pas ici. »
Dans le western de Bams, y'a pas de cow-boy.
Est-il possible de dire qu'il y a plus d'ambition musicale dans ces 5 titres que dans les deux précédents albums ? Ou l'artiste censure ?
Gregory Protche
Retrouvez BAMS sur scène en 2010 !
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