Biographie
Agnès Bihl a écrit un concentré de quatorze nouvelles chansons qu’elle s’apprête à faire connaître au public de Charles Aznavour, en première partie de ses récitals au Palais des Congrès de Paris (du 9 octobre au 10 novembre) puis en France, Suisse et Belgique jusqu’à Noël. Au mois de février 2008, elle s’installera pour trois semaines à l’Européen du 6 au 23 février avant de partir en tournée dans toute la France.
Agnès Bihl fait peau neuve. Voilà venu pour l’artiste le temps du troisième album, souvent charnière. Forte du succès de « Merci maman, merci papa » (Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Prix Sacem Francis Lemarque, Prix Félix Leclerc) et d’une tournée de plus de cent dates, Agnès Bihl revient avec un disque qui s’inscrit dans la réalité de la chanson française actuelle. Si elle a co-composé certaines de ses musiques, elle a le plus souvent fait appel à d’autres compositeurs : Giovanni Mirabassi, Nicolas Montazaud, Aldebert, Alexis HK et Tom Poisson. Ses arrangeurs, Matthieu Ballet (Miossec, Thomas Fersen) et Nicolas Deutsch (Jean Guidoni, Julien Baer, Emilie Simon) se sont attachés à donner du relief, des couleurs et surtout un rythme inédit sur ses écrits ciselés, où il y a tout autant à rire qu’à souffrir.
Enfin des chansons qui ont quelque chose à dire, à crier. Quand Agnès Bihl a « mal aux autres » son stylo s’énerve, agace, soupire et se révolte. Du coup de cœur au coup de gueule, il n’y a qu’un plongeon quand on revoit le monde du coté du plus faible (« Demandez le programme »), ou qu’on œuvre pour les sans-papiers (« Mais où est donc Ornicar »). La plume d’Agnès Bihl est l’une des plus jolies du moment, et trempée dans le vitriol, elle ressuscite la chanson résistante.
Pour Agnès Bihl, chanter c’est aussi retrouver l’enfance : une page blanche, un monde merveilleux que l’adulte saccage avec fidélité (« Dans la rue »). Il y a, dans l’album d’Agnès Bihl, un morceau de choix, une chanson crue et déchirante, pour raconter le drame de l’inceste (« Touche pas à mon Corps »). La petite fille sera marquée à vie, on le sait, tout autant que cette « Petite sirène » condamnée du jour au lendemain à la chaise roulante. Mais qui sait, peut-être tiendra-t-elle un jour sur ses jambes frêles ? Agnès Bihl excelle dans la chanson hyperréaliste.
La chanson, quand c’est Agnès Bihl qui l’écrit, elle va comme à confesse. Elle se raconte, se dévoile, impudique au possible, dénudée si possible. L’amour n’a pas de règle, les James Bond girls du pavé, ces filles de détresse qui peuplent son disque, l’apprennent à leurs dépens. La rupture est d’autant plus cruelle qu’elle est lente et silencieuse. On ne l’a pas vue venir (« Jamais + Jamais », « L’Ex de ma Vie »). Après ? Après, ben il faut gérer l’après. Faire semblant de faire son deuil et ressortir le treillis de la célibattante trentenaire (« A nous les garçons », « I’m a poor lonesome callgirl », « Attention Fragile »). La tenue de combat, en taille 36 de préférence. C’est pas gagné : à coup de gym et de régime, on se retrouve en un rien de temps avec « O% de matière grise » !
Du rire au drame, le disque d’Agnès Bihl est inclassable, si ce n’est dans la discothèque idéale.
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