Capcampus
Pourquoi avoir choisi le métier de coiffeuse, relookeuse ?
Charlie
Par hasard, mes parents venaient de divorcer et je n’avais pas envie de retourner à l’école. Je me suis donc tourné vers les métiers d’apprentissage. Fortement attirée par la mode et particulièrement le maquillage, je me suis inscrite en école mais le cursus regroupait la coiffure et le maquillage. A l’époque il n’y avait pas d’école spécialisée en maquillage. Alors très passionnée par le monde de la mode et tout ce que cela englobe, j’ai été deux ans à Dunkerque en apprentissage chez les sœurs Carita. J’ai appris toutes les ficelles du métier et j’ai pu acquérir la fibre du métier de coiffeuse, mais pas seulement, à la grande différence des autres apprentissages, chez les sœurs Carita, j’ai appris l’habilité du regard.
Capcampus
Quel a été votre parcours ?
Charlie
Je n’ai pas beaucoup travaillé en salon mais en studio, pendant près de 10 ans et avec les plus grands stylistes. J’ai appris à adapter mon regard au sujet et le relookage à chaque magazine. Car chaque magazine possède une identité différente et j’ai dû apporter un regard différent pour chaque sujet et chaque magazine puis chaque photographe. J’ai dû aiguiser mon regard pour les différentes mises en scène, ce qui constitue un avantage unique au monde ! J’ai travaillé avec Carta et Alexandre de Paris et d’autres grands photographes… Un point important qui a grandement lancé ma carrière et surtout ma notoriété, fut en 1990, la coupe de Catherine Deneuve. La couverture a fait le tour du monde et j’ai inventé le concept du relooking, auparavant méconnu. J’ai ensuite crée mon endroit de style, et j’ai coiffé en 8 jours, plus de 50 clientes.
Capcampus
Comment arrivez vous à déceler la personnalité du client pour l’adapter ensuite à votre relooking ? Et comment instaurez – vous un climat de confiance ?
Charlie
Je me donne 15 secondes et je vois ce qui va ou ce qui ne va pas. Il ne me faut pas plus de temps car si le laps de temps est trop long, cela me fausse les idées. Je regarde ce qu’elle pourrait mettre en valeur et j’ose le changement. Je ne dois pas connaître profondément la personne mais déceler les qualités, et surtout ne pas cacher les défauts mais mettre en avant les qualités.
Capcampus
Quelle est la demande principale des personnes faisant appel à vous ?
Charlie
Il n’y a pas de demande, on me fait confiance et j’agis en conséquence.
Capcampus
A quoi ressemble une journée type lorsque l’on exerce ce métier ?
Charlie
Je m’occupe des contacts, j’organise les séances photos par exemple pour Figaro Madame ce week end. J’ai 3 enfants, on se décolore quand on ne fait pas tout soi même et c’est une de mes qualités, je suis dans l’action, le spontané. Lorsque l’on s’occupe d’une tâche à ma place, je préfère toujours le faire car il manque toujours le petit quelque chose, on n’a souvent pas les mêmes exigences et personne ne peut vendre mieux que soi son image.
Capcampus
Votre pire souvenir dans le monde de la mode ?
Charlie
Un jour, Julie Schneider, canadienne qui est venue en France et qui est très connue là bas, pour vous dire elle a 50 secrétaires pour prendre rendez-vous ! est venue me voir et c’était 4 heures de tortures. Elle le vivait très mal, elle a appelé tout le monde pour le dire mais tout le monde lui disait que son relooking était magnifique et que cela lui allait très bien. Lors de son émission en direct, tout le monde lui disait qu’elle était très belle. Ce mauvais souvenir s’est donc transformé en bon souvenir puisque elle m’a ensuite invité à son émission et je lui ai dit : « le seul regret que j’ai, c’est que votre naissance passe par le regard des autres, j’aime quand les personnes apprécient d’elles même. »
Capcampus
Un dernier mot à nos lecteurs ?
Charlie
Le relooking c’est 10 ans de thérapie. Je met en lumière ce qui a de plus beau. Vouloir cacher ce qu’on n’aime pas de soi c’est un pari perdu. Il faut tirer parti de soi même. Je trouve que on sait tout de suite si on est tombé sur quelqu’un de bien. Les femmes ont un instinct, les 10 premières secondes sont primordiales et il faut suivre son instinct. Ainsi, une femme n’est pas idiote, il ne faut pas perdre la petite voix qui vous dit, je fais une connerie, je ne dois pas faire confiance à cette coiffeuse ou à cette relookeuse. Faut pas se faire embobiner mais écouter son instinct. Pas besoin de ressembler à une star pour être belle, on peut être une star inconnue qui peut révéler la beauté. Car la beauté n’est pas dans la perfection, la laideur n’existe pas, mais la beauté du cœur est très importante…
Capcampus
Merci Charlie et à bientôt !Mode et beauté pour jeune et étudiant, le portail de la mode et beautés de la génération des 18-25 ans.
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