C'est une idée reçue qui trotte dans l'inconscient collectif : les jeunes liraient moins qu'avant. La cause ? Les nouvelles technologies, smartphones et Internet en tête. S'il est vrai que le gap qui sépare les enfants qui savent lire à l'entrée du collège et les autres ne cessent de s'agrandir, ce qui est inquiétant, il n'est pourtant pas dit que les jeunes lisent moins. Pour preuve, cette étude Ipsos datant de 2016. Près de deux tiers des jeunes lisent au moins une fois par semaine. L'attrait des jeunes pour la lecture existe toujours, il a seulement évolué aux rythmes des évolutions socio-économiques mais aussi littéraires.
Ce fameux gap entre les enfants qui maitrisent la lecture et les autres en 6e est souvent expliqué par les différences des milieux sociaux-professionnels et économiques. On reprendrait ici les fameuses théories de Bourdieu sur la reproduction sociale. L'étude Ipsos va légèrement plus loin dans le raisonnement. Les enfants qui lisent sont ceux qui ont des parents qui lisent. L'influence familiale joue une part très importante dans la culture. On ne s'arrête donc pas au seul critère économique même s'il reste certain qu'il joue lui aussi un rôle. L'étude le soulignera d'ailleurs, les foyers où les enfants lisent, sont les foyers où « Le niveau d'étude et la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence sont les plus élevés ».
Un élément ressort dans l'étude d'Ipsos, les jeunes se tournent vers une littérature très récente. Ils font le choix de la modernité et par conséquent profitent d'une offre plus large que les générations précédentes. On retrouve ainsi en tête des livres les plus lus la série Harry Potter, la série Hunger Games ou encore la série Twilight. Les mangas ont aussi un grand succès auprès des jeunes. On notera le côté addictif, le fait que ces livres possèdent des suites qui poussent les jeunes à lecture, avec la volonté de connaitre la fin de l'histoire. Si dans leur temps libre ils délaissent les grands classiques de la littérature, la lecture imposée en cours vient équilibrer tout cela.
C'est l'une des nouvelles tendances, les jeunes écrivent de plus en plus et notamment ce que l'on appelle des fanfictions. Ils réécrivent les histoires de leurs personnages préférés et le partagent en ligne. Certains vont même jusqu'à faire imprimer leurs récits. Certains imprimeurs proposent désormais des prix réduits pour permettre des impressions de livres. C'est notamment le cas de print24 qui grâce à sa page dédiée à l'impression de livres vise cette nouvelle clientèle. C'est un signe que la lecture influence, encourage, motive, ce qui est très bon signe. Peu importe la qualité de l'écriture, cela prouve que les jeunes construisent un lien spécial avec la littérature, ils se l'approprient et cela est très intéressant.
On ne peut le nier, une partie de la jeunesse française éprouve de grandes difficultés de lecture. C'est préoccupant et l'Éducation Nationale va devoir réagir. Néanmoins, le lien entre la jeunesse et la littérature n'est pas mort, loin de là. Les jeunes lisent, certains écrivent même. Le défi est de renforcer ce lien avec toute la jeunesse et pas seulement celle qui a accès facilement à la littérature.
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