Capcampus :
Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Jérôme GUELAIN
Mon parcours professionnel a commencé dans l'école que je dirige ; j'étais étudiant en médecine à l'Université de Bordeaux de 1962 à 1968. J'y ai en même temps passé une maîtrise es sciences.
J'ai eu ensuite un parcours de médecin d'unité Outre-mer avant de passer le concours d'assistant en biologie médicale. Formé à Paris, notamment à l'Institut Pasteur et au Val de Grâce, après mon concours de spécialité, j'ai été nommé adjoint au Directeur de l'Institut Pasteur de Nouméa.
A mon retour en France, dans l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées à Marseille, j'ai fini une formation d'anatomo-pathologiste puis j'ai passé une agrégation de santé publique. Après quatorze ans d'exercice comme professeur agrégé puis titulaire de Chaire, en France et en Afrique, j'ai rejoint notre Direction Centrale où j'ai été Sous-Directeur chargé successivement des études générales et du contrôle de gestion puis de l'ensemble des hôpitaux des armées.
Enfin j'ai rejoint l'école du Service de santé des armées à Bordeaux.
Capcampus :
Quel est le profil nécessaire pour être un bon Directeur ?
Jérôme GUELAIN
Un bon Directeur me semble devoir être un homme sensible aux relations humaines, polyvalent, ayant une expérience d'enseignement et de gestion.
Capcampus :
Quelle a été la décision la plus difficile que vous ayez prise en tant que directeur ?
Jérôme GUELAIN
La décision la plus difficile est le renvoi d'un élève car c'est toujours un constat d'échec pour l'école, soit échec dans nos efforts d'intégration, soit échec dans notre soutien pédagogique.
Capcampus :
Pouvez-vous nous présenter votre Ecole et ses spécificités ?
Jérôme GUELAIN
L'Ecole du Service de santé des armées de Bordeaux est comme sa sœur de Lyon-Bron une école militaire qui forme des bacheliers dont plus de 50% de filles au métier de médecin des armées. Elle les accueille pour l'essentiel au niveau baccalauréat sur un concours très sélectif commun aux deux écoles. Elle leur assure une formation militaire tandis que la formation médicale est confiée à l'Université Bordeaux 2 où ils reçoivent les mêmes enseignements et passent les mêmes examens que leurs camarades civils.
Ils ont de très nombreux cours complémentaires, de soutien universitaire par une équipe d'enseignants, médico-militaires pour les particularités de l'exercice médical dans les forces, langues...
Ils reçoivent une solde et sont logés nourris les trois premières années.
Depuis peu, ils quittent l'école après la sixième année et poursuivent leurs études dans les hôpitaux des armées en liaison avec les facultés de médecine correspondantes.
Le concours d'entrée est organisé au niveau national sur le programme du baccalauréat. Le dépôt des dossiers doit se faire fin mars pour un examen vers début mai avec un oral en juillet.
Capcampus :
A partir de quelle(s) procédure(s) recrutez-vous vos élèves ?
Jérôme GUELAIN
L'école vient de changer de périmètre puisqu'elle a perdu les élèves de troisième cycle des études médicales (TCEM) au bénéfice de l'Ecole du Val de Grâce. Elle développe un partenariat avec l'école correspondante du service de santé des armées espagnoles.
Cette école attire des étudiants qui se reconnaissent dans les valeurs du médecin et du militaire, qui sont désireux de découvrir l'autre tant en France que dans des pays étrangers et qui envisagent des carrières médicales flexibles. Un intérêt particulier du service est en effet la diversité des postes qu'il offre avec de très grandes possibilités de changement d'orientation, inhabituelles dans le parcours habituel d'un médecin.
Capcampus :
On oppose souvent les formations universitaires aux Grandes Ecoles, pensez-vous que seule la sélection fasse la différence ?
Jérôme GUELAIN
L'opposition Grandes Ecoles / Universités n'a aucun sens pour nous, nos élèves ont la double formation et le commandant de l'école participe aussi bien au Conseil d'Administration de l'Université qu'aux réunions du Club des Grandes Ecoles de Bordeaux Aquitaine.
Capcampus :
Pensez-vous que l'excellence française appartienne au passé ?
Jérôme GUELAIN
L' « excellence française » des formations ne peut se juger que sur les résultats. Le Service de santé des armées françaises se porte bien, les militaires qu'il soutient aussi.
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