Le 10 août 2007, a été votée la loi LRU, relative à la liberté et la responsabilité des universités. Si cette mesure a vivement été critiquée par les étudiants et les enseignants-chercheurs durant l’hiver 2007, les divers chapitres restent peu connus. Faisons le point !
Pourquoi cette loi ?
Pour la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, cette loi a trois axes principaux : rendre l’université plus attractive, sortir du statut quo actuel et être compétitif sur le plan international.
Largement inspirée du fonctionnement universitaire américain, la LRU prévoit de réduire les échecs en licence, grâce à une amélioration à la fois des locaux et des enseignants-chercheurs.
Comment mettre en place ces objectifs ?
Jusqu’ici, tous, des étudiants au gouvernement, s’accordaient à dire que l’université méritait une réforme. Or, ce sont les moyens appelés par Valérie Pécresse que le mouvement anti-LRU a rejetés.
Ces changements seraient en effet financés dans leur majeure partie par des entreprises privées. Les syndicats voyaient ainsi dans la LRU la privatisation directe des facultés publiques, suivie d’une augmentation considérable des frais d’inscription des étudiants.
Quels impacts dans le fonctionnement de l’université ?
Le plus grand changement a trait au conseil d’administration des universités. En effet, les représentations des étudiants, des personnels, des enseignants-chercheurs et des personnalités extérieures (souvent issus d’entreprises) sont modifiées par la loi. Les trois premiers voient leurs effectifs réduits d’environ 4 % chacun, lorsque les personnalités extérieurs augmentent de 6 %.
Dès lors, deux écoles s’opposent : les étudiants y voient une modification des buts mêmes de l’université, qui passeraient d’un enseignement de savoir à un enseignement professionnalisant. Le gouvernement, de son côté, appelle à une amélioration nette des conditions de vie estudiantine et à une meilleure insertion dans le monde du travail, tant nationalement qu’internationalement.
Aujourd’hui…
La loi est désormais débattue au Sénat et de manière locale, au sein des universités. La création de nouvelles commissions a lieu, et les différents conseils appellent à un rapprochement des facultés pour devenir part de pôles d’excellences. La LRU s’inscrit ainsi notamment dans le projet de Paris Universitas, qui prévoit la fusion de plusieurs universités et, à long terme, l’apparition de campus, sur le modèle du fonctionnement américain.