« Enseignement supérieur : le défi des classements » de Joël Bourdin « tire les enseignements des classements internationaux dont le succès est particulièrement retentissant en France ».
Le but ? Parvenir à hisser deux établissements français dans les vingt premiers mondiaux et dix dans les cent premiers. Selon Joël Bourdin, cela permet de mettre en lumière la légitimité accrue à l’évaluation de l’enseignement supérieur.
Pourtant, « les classements internationaux ne reflètent qu’imparfaitement la réalité. » du fait de la mauvaise information des qualités des établissements. Il convient par conséquent de rétablir ces inégalités par une telle évaluation. Celle-ci permettrait d’obtenir des classements dignes de confiance, utiles à tous les acteurs de l’enseignement supérieur, des étudiants aux pouvoirs publics.
Enseignement supérieur et économie
Sans surprise, le rapport de Joël Bourdin souligne la nécessité, au-delà d’un certain seul économique, d’investir bien davantage dans l’enseignement supérieur que dans le secondaire. Une constatation qui découle notamment de l’augmentation d’inscrits (+ 5,1 % en moyenne annuelle, entre 1991 et 2004).
Cette question est inscrite au cœur de l’Europe depuis 1999 de par le processus de Bologne, qui tient à uniformiser les qualités des établissements.
Le classement des classements
On compte quelques classements significatifs : le pionnier est celui de l’US News and World Report aux Etats-Unis depuis 1983. Par la suite, ceux de l’université Jiao Tong de Shanghai, apparu en 2003, a permis de situer les universités chinoises par rapport aux établissements internationaux. En France, on trouve le classement de l’Ecole des Mines de Paris, qui se fonde sur « un indicateur unique : le nombre d’anciens étudiants figure parmi les dirigeants exécutifs des 500 plus grandes entreprises mondiales par le chiffre d’affaires. »
Les conclusions des classements actuels
Sans grande surprise non plus, les Etats-Unis dominent très largement : sur les cent premières places, les établissements états-uniens en occupent 54 selon le classement de Shanghai, 37 selon le Times Higher Education. Selon les mêmes, la France est 6ème et 10ème par pays.
Le classement européen établi par l’université de Leiden n’est pas plus réjouissant. Aucune université française n’est présente dans les 50 premières européennes. Seul, le classement de l’Ecole des Mines sauve la face en conférant aux établissements français 5 places sur 10. Un tel écart permet de s’interroger, avec Joël Bourdin, sur la neutralité des classements…
« L’impact excessif d’un instrument imparfait »
Si les classements sont subjectifs, peut-on leur accorder tant d’importance ? A une enquête, 71 % de dirigeants d’établissements français jugent le classement de Shanghai utile, 15 % le trouvent néfaste.
La critique de la critique
Deux questions sont donc à poser aux classements : quelle légitimité a cette mesure ? Quelles méthodes utilise-t-elle ? Les bases de données semblent en effet comporter des lacunes plus que significatives.
Joël Bourdin préconise ainsi un « classement sur des critères communs européens », qui serait confié à un organisme de « régulation public indépendant ».