A l’occasion de la 50ème édition du C’Space, campagne nationale de lancement organisée par le CNES et l’association Planète Sciences, les étudiants de l’ESTACA lanceront 7 fusées depuis le centre DGA Essais de missiles à Biscarosse (40). L’opportunité pour les futurs ingénieurs de voir décoller les fusées expérimentales et mini-fusées conçues et construites dans le cadre de projets académiques et associatifs.
C’Space, le rendez-vous annuel des passionnés du spatialde l’ESTACA
Pendant une semaine, 25 élèves-ingénieurs membres de l’ESTACA Space Odyssey (ESO), association astronautique de l’école, participeront au lancement de nombreuses fusées réalisées par des jeunes venus du monde entier. L’association a pour objectif la conception et la réalisation de fusées expérimentales et de mini-fusées, qui chaque année ont l’opportunité d’être lancées à l’occasion de ce rendez-vous annuel international.
Passionnés par le spatial, les élèves ont rivalisé d’ingéniosité pour concevoir des fusées innovantes : ouverture parapluie (projet Florizar), mini-fusée aérolarguée (projet Styx)… Ces fusées peuvent embarquer tout type d’expérience (capteur de vitesse, température, pression, etc.), leur permettant ainsi de mettre en pratique leurs connaissances académiques.
Lors du C’Space, les élèves font l’expérience des conditions réelles de lancement : mise en rampe, préparation du propulseur, décompte final, décollage apogée, libération du parachute et récupération de la fusée. Une fois le vol terminé, ils peuvent analyser ce qui a ou non fonctionné et publier leurs conclusions. Pour Arthur Descamps, président de l’ESO, et élève de 3ème année, «participer à une campagne de cette envergure est une formation à part entière. Plus qu’un projet scientifique, il nous a fallu tout entreprendre de A à Z : gestion des délais, demandes de sponsoring, travail en équipe… Cette multidisciplinarité nous a été extrêmement bénéfique ». Une belle opportunité pour les futurs ingénieurs de se préparer à leur entrée dans le monde professionnel.
Le C’Space est l’occasion de développer la solidarité intergénérationnelle entre élèves de l’ESTACA : 5 alumni ESTACA seront présents et vont assister la jeune génération lors de la campagne de lancement du C’Space. De plus, la signature de partenariats avec des industriels tels que Safran, qui a fourni une aide financière et technique, ou encore Zodiac Aerospace, fournisseur des parachutes, permet aux étudiants de l’ESTACA de construire leur futur réseau professionnel. « La participation au C’Space peut également être un accélérateur de carrière, dans la mesure où il favorise les rencontres et les échanges avec les professionnels du secteur », explique Arthur Descamps. Ce réseau professionnel développé lors du C’Space complète celui acquis à l’ESTACA par l’investissement dans la formation ou le suivi des projets associatifs, d’anciens élèves qui travaillent aujourd’hui au CNES, chez Astrium ou EADS par exemple.
Un modèle pédagogique qui met les élèves en situation
L’ESTACA a développé un modèle de pédagogie par projet, qui permet à tous les étudiants de travailler chaque année sur des projets d’études liés à des problématiques industrielles. Ceux-ci peuvent être proposés et encadrés par des industriels ou par des enseignants-chercheurs de l’école qui proposent un cahier des charges et accompagnent les étudiants dans la mise en œuvre de l’étude. Ces cas concrets peuvent également être initiés par des élèves ingénieurs pour répondre à des problématiques posées dans le cadre de la conception de projets associatifs (fusées d’ESO mais aussi véhicule énergétique, ballon dirigeable solaire, etc.).
En collaboration avec les enseignants-chercheurs de l’ESTACA, certains des projets de l’ESO tels que Florizar et ESTHER sont doncintégrés dans le cursus académique. Ainsi, l’ESTACA permet aux étudiants de développer l’esprit d’innovation mais aussi le travail en équipe et le suivi d’un projet, de sa conception à sa réalisation concrète. Par exemple, cette année, ce sont neuf étudiants de 4e et 5e année qui ont passé quelques mois à Kourou (Guyane), une immersion leur permettant aussi d’acquérir une véritable expérience dans un contexte multiculturel.
Ouverte en 1982, la filière spatiale propose chaque année à une cinquantaine d’élèves une formation spécialisée de deux ans. L’intégration au groupe ISAE (Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace) en septembre dernier, permet à l’ESTACA de créer des ouvertures supplémentaires, notamment dans cette filière. A l’automne, les étudiants de 4e année ont été accueillis sur le campus de l’ISAE à Toulouse pour bénéficier d’une formation sur site assurée par des ingénieurs. En mars dernier, un séminaire spatial a également été organisé à l’Ecole d’Officiers de l’Armée de l’Air. Rassemblant 168 étudiants des différentes écoles du groupe ISAE, « ce séminaire a complété la formation ESTACA en nous apportant des connaissances sur les différentes opérations militaires effectuées, mais également sur la maturité des technologies actuelles. Nous percevons mieux aujourd’hui les besoins et les enjeux futurs auxquels nous devrons faire face » confirme Eva Lemaire, étudiante en 4ème année à l’ESTACA.
Le 20 juin dernier, lors du Salon du Bourget le projet RLPS (Rocket Launched Plane System) a reçu le 3ème prix de l’innovation technologique, remis par IBM et l’Aéro Club de France. Ce projet - de l’association ESO - a pour objectif d’éjecter un avion radio-piloté depuis une fusée expérimentale.
Ce projet sera également présenté pour la première fois en Chine, à l’occasion de l’International Astronautical Congress du 21 au 29 septembre prochain.
« J’ai eu une mission très opérationnelle chez Cegelec Space: je suivais la mise en place des équipements de la table de lancement d’Ariane 5, de leur arrivée sur place à leur installation sur la base de lancement. En passant mes journées sur le centre spatial devant le lanceur, j’ai eu l’impression de réaliser mon rêve d’enfance ! J’enchaine maintenant sur un stage de six mois en Allemagne chez Astrium pour travailler sur le deuxième étage d’Ariane 5. »
Farah Bourokba, partie en 4e année à Kourou
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