Partie de Merzouga jeudi matin (le 23 Février 2012), la caravane du 4L Trophy s'est élancée pour l'ultime étape marathon de l'aventure. L'objectif, rallier Zagora par la piste puis Marrakech par la route, avec une nuit à passer au cœur du désert en autonomie.
La veille du départ, Jean-Jacques Rey, directeur de couse, avait prévenu :
« Cette étape marathon sera la plus belle de l'aventure. » Au bout de la piste à Zagora, le road-book indique 264,700 kilomètres, et sur les visages se dessinent de la fatigue mais l'aussi l'immense fierté des défis relevés. Condensé de l'aventure, l'étape marathon a offert tout le meilleur du 4L Trophy : des décors à couper le souffle, de nouveaux bacs de sable surmontés à grands coups de solidarité, et une nuit de bivouac sauvage, en plein cœur du désert marocain. Benjamin et Clément, équipage 2223 n'auraient manqué ça pour rien au monde. Tombés en panne à 3OO kilomètres d'Algeciras, ils ont raté le ferry pour le Maroc.
Mais pour ces deux obstinés, il était impossible d'abandonner. A grands coups de débrouille, ils sont arrivés au bivouac de Merzouga à 5 heures du matin jeudi, prêts à prendre le départ en compagnie du reste de la troupe. Un bel exploit qui leur aura permis de partager le bonheur d'une piste sans ornières sur l'immense plateau de Fezzou. Dix kilomètres de glisse en totale liberté pour la flotte du 4L Trophy. Un moment dont se souviendra longtemps Antoine, voiture 631 : « On avait l'impression d'être sur la lune. Chacun pouvait créer sa propre trace. Avec le fesh-fesh soulevé par les voitures et le soleil tombant, c'était magique. »
Une nuit en bivouac sauvage
A la tombé de la nuit jeudi soir, les moteurs se sont coupés. Des petits groupes de 4L ont commencé à se former. Partout des feux se sont allumés. Les flammes ont dansé sur des accords de guitare. Elles ont aussi éclairé des scènes où les bras se sont levés pour le verre de l'amitié. Certains ont sortis les jambons achetés en Espagne, d'autres ont osé la tartiflette. On a refait le raid avant de refaire le monde. C'était l'heure des souvenirs et des moments forts de l'aventure. « J'ai adoré les Marocains, raconte Thomas, voiture 369. On aurait beaucoup à apprendre de leur hospitalité. Ils voient 1400 4L arriver, ils ont toujours le sourire. » Un peu plus loin, Jonathan, son compère d'épopée, estime : « avoir grandi plus en deux semaines qu'en un an. » Sous la voute céleste magnifiquement étoilée, les langues se sont déliées puis se sont tues pour gouter la félicité d'une nuit sous tente en plein désert. Tôt vendredi, ils sont repartis aux premiers rayons de soleil. Pour la dernière fois, ils ont affronté les oueds et les pistes caillouteuses, avant de quitter la piste à Zagora pour rejoindre Marrakech par la route.
Une fois franchi l'ultime check point dans la capitale touristique du Maroc, en début d'après-midi pour les plus rapides, une phrase est revenue en boucle : « Il faut le vivre ». Pour décrire le périple, les superlatifs ont fusé. « Pendant l'année de préparation, on avait tellement la tête dans le guidon qu'on ne pensait pas vraiment au raid en lui-même, lâche Maxime, voiture 2061. Finalement, c'était au-delà de nos espérances. » Ils l'ont promis, ils reviendront. D'autres tenteront de convaincre les potes de suivre leurs traces. Les 1350 équipages se retrouveront une dernière fois samedi pour une grande cérémonie clôture en la présence du parrain de l'édition 2012, Jean-Louis Schlesser, ancien vainqueur du Paris - Dakar. Et puis il sera temps de se quitter...
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