Afin de rendre le dispositif plus attractif et de transformer son image, une grande réforme de l'apprentissage est annoncée pour 2018. Quels sont ses tenants et aboutissants ? Explications.
Le Gouvernement vient de lancer une concertation avec les partenaires sociaux et les Régions pour réformer en profondeur l'apprentissage. C'est le deuxième grand chantier social du quinquennat Macron, après celui de la réforme du travail.
Les objectifs ? Mettre les jeunes et les entreprises au cœur du dispositif et lutter efficacement contre le chômage. Avec cette réforme, le Gouvernement espère également changer l'image de l'apprentissage.
Dans la future réforme, le président Macron souhaite que des freins et verrous soient levés au niveau du Code du Travail, notamment, pour faire en sorte que toutes les formations en alternance commencent en septembre.
De leur côté, les branches professionnelles joueront un rôle clé et seront plus impliquées, dans la construction des diplômes et certifications.
Les Régions, elles aussi, auront un rôle à jouer. Par exemple, en ce qui concerne les circuits de financement, qui « se cannibalisent entre eux » selon Emmanuel Macron. Enfin, la réforme s'attaque aussi aux inégalités dans les contrats, faisant que selon l'âge, un jeune ne touche pas la même rémunération ou les mêmes indemnités de transport, qu'un autre.
Encore aujourd'hui, l'apprentissage souffre de sa mauvaise image. Si bien que certains parents, conseillers d'orientation ou même professeurs déconseillent aux jeunes de se diriger vers les filières professionnelles. Emmanuel Macron déclare qu'il va livrer une véritable « bataille culturelle » pour faire disparaître tous ces aprioris autour de l'apprentissage. « Il faut sortir de l'idée que les métiers pour lesquels on doit passer par l'alternance sont des sous-métiers » explique-t-il.
L'apprentissage, en chiffresEn France, seuls 5,2% des 15/24 ans sont en apprentissage, contre 16% en Allemagne. Et si 20% des entreprises allemandes embauchent des apprentis, ce chiffre n'est que de 3,5% en France ! Des différences que les instigateurs de la nouvelle réforme ambitionnent de gommer. |
Les professionnels souhaitant trouver un apprenti doivent tout simplement se rapprocher du CFA ou de la Chambre des Métiers la plus proche. Ces deux organismes les mettront en contact avec des apprenants en recherche d'entreprise. Autre possibilité, passer directement une annonce sur leur site web ou page Facebook. De quoi attirer plus rapidement des candidats motivés.
Pour fixer le salaire d'un apprenti, il faut tenir compte de différents critères tels que le niveau d'études, l'âge ou encore, la durée du contrat. Le détail du barème applicable est disponible en ligne sur le site du ministère du Travail. Une page est d'ailleurs entièrement dédiée aux contrats d'apprentissage.
Enfin, des aides sont accessibles pour alléger les coûts, parmi lesquelles :
Pourquoi l'apprentissage est une bonne formule ?L'apprentissage, qui allie formation et expérience concrète, est la voie d'excellence dans le monde de l'entreprise ! Pour les jeunes, le dispositif est tout simplement un sésame vers l'emploi. |
En 2015, 402 900 apprentis étaient sous contrat. La réforme de l'apprentissage à venir devrait permettre à ce chiffre de progresser sensiblement. Elle doit en effet rendre le dispositif plus attractif en levant au total une trentaine de freins à son développement. Au programme également, une plus grande implication des entreprises dans l'élaboration des formations. Les groupes de travail actuellement à l'œuvre devraient émettre des premières recommandations fin 2017 avant que le Gouvernement ne dépose une loi, au printemps 2018. À suivre !
Source des chiffres : Institut Montaigne Mai 2015
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