Les attentes des étudiants correspondent-elles aux réalités de l’entreprise ?
A l’heure où la colère gronde dans les universités, quelles sont les attentes des futurs jeunes actifs ? Ces attentes sont-elles réalistes et transposables au monde de l’entreprise ?
C’est pour répondre à ces questions que le Groupement Syntec Etudes & Conseil et la Fédération Syntec ont fait réaliser par TNS Sofres une étude sur l’attractivité de leurs métiers auprès de différentes populations (étudiants de tous milieux, professeurs, jeunes cadres), afin de confronter ces attentes aux réalités de l’entreprise.
Les résultats démontrent que les étudiants sont beaucoup plus exigeants que les jeunes cadres, plus réalistes pour leur part. Les premiers sont dans une logique du « tout, tout de suite », particularité que l’on observe plus encore chez les étudiants en éco-gestion.
Professeurs et étudiants: le stage comme vecteur décisif
Les professeurs soulignent en premier lieu chez les étudiants une trop grande méconnaissance des métiers ; la première année d’études est primordiale en termes d’information sur ces derniers.
Cette lacune résulte parfois d’une méconnaissance de l‘entreprise dans la cellule familiale. En effet, ils segmentent la population étudiante en deux catégories : ceux qui bénéficient d’une expérience de l’entreprise familiale et qui se servent naturellement des moyens offerts par l’école, et ceux issus de milieux différents (professeurs, fonction publique) qui doivent passer par une phase d’insertion dans l’entreprise avant d’élaborer un projet. Toujours selon les professeurs, en première année, l’inquiétude et la désorientation des étudiants est palpable, d’où le développement de stéréotypes sur le monde du travail et d’une vision floue ou conditionnée de l’avenir.
C’est pourquoi, pour les professeurs, les stages occupent une place centrale dans l’orientation et sont indispensables pour créer cette confrontation de l’étudiant avec l’entreprise, car ils déterminent les choix professionnels sur plusieurs années. Ces derniers se construisent dans le temps, au fil des études, grâce aux réseaux d’influence (associations d’anciens élèves, réseaux d’enseignants avec professionnels)…
Les partenariats entre écoles et entreprise ont donc un impact décisif. Selon les professeurs, Les écoles orientent mieux les étudiants vers l’entreprise et le choix d’un secteur d’activité que les universités, car elles développent des étapes préparatrices au monde du travail telles que la rédaction d’une lettre de motivation, ou des entretiens.
Les étudiants, pour leur part, ne déclarent pas opérer de choix réel sur leurs études. Au moment du choix de la filière, ils ne raisonnent pas en termes de secteur d’activité, préférant repousser ce choix à l’échéance de la dernière année, année de leur spécialisation. En revanche, on observe que dans les écoles de commerce et d’ingénieur, ils sont plus acteurs et choisissent leurs filières.
Tout comme les professeurs, les étudiants réalisent que les stages sont importants, voire déterminants. Cette remarque est encore plus valable pour les universitaires et les écoles de commerce dans lesquelles les élèves découvrent des secteurs et affinent leurs choix grâce aux stages. Quant au choix de leur prochain stage, ils refusent en règle générale de se limiter à un secteur d’activité précis. Ceci s’explique par une curiosité liée à la méconnaissance des secteurs, et un refus de voir des portes se fermer. Ils estiment qu’ils se décideront en vue des ouvertures et opportunités offertes par les entreprises.
En conclusion, les professeurs suggèrent un plus grand accompagnement des étudiants dans les universités, une politique de stage accrue alliée à de nombreux partenariats écoles/entreprises afin d’accroître les réseaux d’influences. Le stage est vécu des deux côtés, chez les étudiants et les professeurs, comme un vecteur décisif. En effet, les réelles vocations n’existent pas : le choix d’un secteur d’activité se fait au fil des pérégrinations de l’étudiant et des stages qu’il effectue en entreprise.
Des attentes concernant le travail beaucoup plus marquées chez les étudiants que chez les jeunes cadres
Les étudiants et les cadres se sont vus demander de noter sur une échelle de 1 à 10 les critères correspondant à leur attente concernant le travail.
Critère primordial chez les étudiants comme les cadres : avoir un travail passionnant (9.1 chez les étudiants contre 8.3 chez les cadres). Les deux populations se rejoignent dans la rémunération élevée et la variété des missions (en 4 ème place avec 8.1).
Les cadres placent eux la formation et la possibilité d’apprendre au centre de leurs préoccupations (8.7). Le fossé entre les attentes des étudiants et des cadres se creuse lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’emploi et de la possibilité de travailler à l’étranger : 7.4 et 7.2 chez les étudiants contre 5.4 et 5.7 chez les cadres.
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