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Les étudiants sont-ils bien orientés ?

Une étude du Syntec se penche sur la question

Publié le 17 décembre 2007

Les attentes des étudiants correspondent-elles aux réalités de l’entreprise ?

A l’heure où la colère gronde dans les universités, quelles sont les attentes des futurs jeunes actifs ? Ces attentes sont-elles réalistes et transposables au monde de l’entreprise ?

C’est pour répondre à ces questions que le Groupement Syntec Etudes & Conseil et la Fédération Syntec ont fait réaliser par TNS Sofres une étude sur l’attractivité de leurs métiers auprès de différentes populations (étudiants de tous milieux, professeurs, jeunes cadres), afin de confronter ces attentes aux réalités de l’entreprise.

Les résultats démontrent que les étudiants sont beaucoup plus exigeants que les jeunes cadres, plus réalistes pour leur part. Les premiers sont dans une logique du « tout, tout de suite », particularité que l’on observe plus encore chez les étudiants en éco-gestion.

Professeurs et étudiants: le stage comme vecteur décisif

Les professeurs soulignent en premier lieu chez les étudiants une trop grande méconnaissance des métiers ; la première année d’études est primordiale en termes d’information sur ces derniers.

Cette lacune résulte parfois d’une méconnaissance de l‘entreprise dans la cellule familiale. En effet, ils segmentent la population étudiante en deux catégories : ceux qui bénéficient d’une expérience de l’entreprise familiale et qui se servent naturellement des moyens offerts par l’école, et ceux issus de milieux différents (professeurs, fonction publique) qui doivent passer par une phase d’insertion dans l’entreprise avant d’élaborer un projet. Toujours selon les professeurs, en première année, l’inquiétude et la désorientation des étudiants est palpable, d’où le développement de stéréotypes sur le monde du travail et d’une vision floue ou conditionnée de l’avenir.

C’est pourquoi, pour les professeurs, les stages occupent une place centrale dans l’orientation et sont indispensables pour créer cette confrontation de l’étudiant avec l’entreprise, car ils déterminent les choix professionnels sur plusieurs années. Ces derniers se construisent dans le temps, au fil des études, grâce aux réseaux d’influence (associations d’anciens élèves, réseaux d’enseignants avec professionnels)…

Les partenariats entre écoles et entreprise ont donc un impact décisif. Selon les professeurs, Les écoles orientent mieux les étudiants vers l’entreprise et le choix d’un secteur d’activité que les universités, car elles développent des étapes préparatrices au monde du travail telles que la rédaction d’une lettre de motivation, ou des entretiens.

Les étudiants, pour leur part, ne déclarent pas opérer de choix réel sur leurs études. Au moment du choix de la filière, ils ne raisonnent pas en termes de secteur d’activité, préférant repousser ce choix à l’échéance de la dernière année, année de leur spécialisation. En revanche, on observe que dans les écoles de commerce et d’ingénieur, ils sont plus acteurs et choisissent leurs filières.

Tout comme les professeurs, les étudiants réalisent que les stages sont importants, voire déterminants. Cette remarque est encore plus valable pour les universitaires et les écoles de commerce dans lesquelles les élèves découvrent des secteurs et affinent leurs choix grâce aux stages. Quant au choix de leur prochain stage, ils refusent en règle générale de se limiter à un secteur d’activité précis. Ceci s’explique par une curiosité liée à la méconnaissance des secteurs, et un refus de voir des portes se fermer. Ils estiment qu’ils se décideront en vue des ouvertures et opportunités offertes par les entreprises.

En conclusion, les professeurs suggèrent un plus grand accompagnement des étudiants dans les universités, une politique de stage accrue alliée à de nombreux partenariats écoles/entreprises afin d’accroître les réseaux d’influences. Le stage est vécu des deux côtés, chez les étudiants et les professeurs, comme un vecteur décisif. En effet, les réelles vocations n’existent pas : le choix d’un secteur d’activité se fait au fil des pérégrinations de l’étudiant et des stages qu’il effectue en entreprise.

Des attentes concernant le travail beaucoup plus marquées chez les étudiants que chez les jeunes cadres

Les étudiants et les cadres se sont vus demander de noter sur une échelle de 1 à 10 les critères correspondant à leur attente concernant le travail.

Critère primordial chez les étudiants comme les cadres : avoir un travail passionnant (9.1 chez les étudiants contre 8.3 chez les cadres). Les deux populations se rejoignent dans la rémunération élevée et la variété des missions (en 4 ème place avec 8.1).

Les cadres placent eux la formation et la possibilité d’apprendre au centre de leurs préoccupations (8.7). Le fossé entre les attentes des étudiants et des cadres se creuse lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’emploi et de la possibilité de travailler à l’étranger : 7.4 et 7.2 chez les étudiants contre 5.4 et 5.7 chez les cadres.


Attrait des grandes entreprises

Ils sont 66% à considérer que les grandes entreprises répondent mieux à leurs attentes ; 38% d’entre eux estiment que les possibilités d’évolution au sein d’une grande entreprise sont plus importantes.

En somme, le job idéal réunirait quatre grands points : l’épanouissement et l’enrichissement personnel, un bon relationnel au sein des équipes, un salaire qui doit se situer au minimum dans la moyenne du marché, une certaine autonomie et des responsabilités.
En revanche, la formation, les avantages en nature, la localisation géographique du lieu de travail, l’équilibre vie professionnelle et vie privée, et l’évolution de carrière sont des points qui séduisent moins.

Les métiers du conseil & Des étudiants manquant d'information

Les métiers du conseil : des jeunes cadres satisfaits
Les cadres arrivent majoritairement dans leur secteur d’activité dès la fin de leurs études (61%). Lorsqu’ils arrivent dans leur secteur d’activité après une expérience antérieure (38%), il s’agit d’un choix à 63% et le résultat d’une opportunité à 37%. Ils sont 68% à estimer que le choix du secteur dans lequel ils travaillent résulte de leur formation, qui les y prédestinait.
44% d’entre eux s’estiment satisfaits du secteur dans lequel ils travaillent (note moyenne sur une échelle de 1 à 10 : 7.1). 91% d’entre eux estiment que leur secteur est dynamique, 73% qu’il est innovant, et 65% qu’il est respectueux de l’éthique. 93% ont le sentiment de bénéficier d’autonomie, ils pensent pour la plupart que leur secteur favorise le développement. Ils ont 88% à recommander leur secteur.
La plupart des jeunes cadres arrivent dans leur secteur d’activité dès la fin de leurs études, et ils se révèlent satisfaits de leur choix. Il semblerait que le secteur des études et du conseil, secteur pourtant méconnu chez les étudiants, sache réunir les qualités nécessaires au job idéal.
Des étudiants manquant d’information
En somme, il apparaît après analyse des résultats de cette étude que les étudiants manquent cruellement d’information, et demandent qu’on facilite leur orientation vers un secteur d’activité.
En effet, ils sont plusieurs à estimer qu’ils ne disposent pas des renseignements « clés en main » qui pourraient leur permettre de faire leurs premiers pas dans la vie active. Afin d’organiser ces rencontres entre les étudiants et le monde de l’entreprise, ils suggèrent pour la plupart de monter des partenariats entre écoles, universités et entreprises, et d’améliorer la communication autour des offres de stages.

Le Groupement Syntec et la Méthodologie de l'étude

Le Groupement Syntec Etudes et Conseils s’engage à développer l’information et l’attractivité des métiers des études et du conseil auprès des étudiants
Depuis plusieurs années, le Groupement Syntec Etudes & Conseil va à la rencontre des étudiants afin de mieux cerner leurs besoins et les invite à découvrir le secteur du conseil et de ses métiers, un secteur qui bouge.
Il s’applique, afin d’accompagner les étudiants dans leur démarche auprès des futurs employeurs, à développer une politique accrue de partenariats avec les entreprises. :
- Des conventions de partenariat signées avec les écoles et universités: ECOLE CENTRALE DE PARIS, EDHEC, EM LYON, ESCP-EAP, ESSEC, HEC, SCIENCES PO PARIS, UNIVERSITE DAUPHINE, UNIVERSITE LA SORBONNE
- Organisation d’Universyntec, événement d’informations métiers dédié aux profils universitaires au sein des universités Paris X Nanterre, Paris XII Créteil, Paris XIII Villetaneuse et Marne-la-Vallée, en 2006.
- Diffusion d’offres de stages et d’apprentissage des entreprises des secteurs sur www.syntec-etudes-conseil.com et directement auprès des établissements d’enseignement supérieur grâce à la technologie Placeojeunes.
- Mise en place de projets pédagogiques tutorés : enquête inter-établissements, études de cas et projets de fin d’études…
- Organisation d’événements : tables-rondes de présentation des secteurs et des métiers, Trophées Syntec des Etudes destinés à primer les meilleurs mémoires étudiants dans le domaine des études marketing et des sondages d’opinion.
- Intervention, dans les universités et écoles, de professionnels qui assurent des cours ;
- Participation aux instances des établissements d’enseignement (comités de pilotage, de perfectionnement, jurys…) : évolution des formations existantes voire création de nouvelles formations innovantes.
- Mise à disposition de supports pédagogiques téléchargeables sur le site www.syntec-etudes-conseil.com.

Méthodologie
Cette étude a été réalisée par TNS Sofres. Dans un souci d’exhaustivité, elle comprend deux volets, l’un qualitatif et l’autre quantitatif.
Volet qualitatif :
- 5 groupes d’étudiants d’écoles de commerce, d’ingénieurs et d’universités ont été interrogés
- 8 professeurs sont passés en entretien
- 20 jeunes cadres sont passés en entretien
Volet quantitatif :
- 395 étudiants par téléphone ou Internet
- 246 jeunes cadres par Internet dont 107 jeunes cadres des sociétés adhérentes à SEMO