Initialement prévu pour le 24 septembre, la tentative de la traversée de la Manche par Yves Rossy a du être déplacée pour cause de conditions météorologiques mauvaises.
Vendredi 26 septembre.
Il est 14h00, le temps est dégagé...un exploit se prépare...
Les réservoirs d'essence de seulement 30 litres sont remplis.
Aile repliée, Yves Rossy sʼélance de lʼavion à plus de 2500 mètres d'altitude, déploie son aéronef, et commence son vol au-dessus de la Manche.
Sa nouvelle aile, inaugurée en mai dernier, lui permet de voler pendant plus de 10 minutes sur près de 35 kilomètres.
La distance qui sépare Calais en France, de Douvres en Grande- Bretagne, points de départ et d'arrivée de Louis Blériot il y a 99 ans.
Grâce a son aile en carbone, munis de quatre réacteurs, le tout accroché à son dos, Yves Rossy vole à plus de 200 km/h au-dessus de la Manche.
A la fin du vol,qui s'est passé sans encombre, Yves Rossy a déployé son parachute, replié lʼaile et sʼest posé sur le sol anglais où son record doit être validé.
Pendant son vol Yves Rossy était sécurisé par deux parachutes : un pour lui et un pour l'aile. En cas de largage, les deux parachutes se déclenchent automatiquement.
En 2005, Yves Rossy avait perdu le contrôle de son aile. Il avait dû la larguer en vol, n'ouvrant son propre parachute qu'à 500 mètres du sol.
La tête dans le ciel et les pieds sur terre, Yves Rossy a suivi un apprentissage de mécanicien puis effectué un baccalauréat en mécanique.
Sportif accompli, il pratique ou a pratiqué tout ce qui glisse ou vole : surf, ski nautique, wakeboard, skysurf, parachutisme , voltige aérienne, moto, rafting, deltaplane et autres.
Le vol en aile à réaction n'est que l'aboutissement d'une carrière de 30 ans parsemée d'exploits et de premières.
Pilote de chasse :
C'est certainement un des moments les plus forts de la carrière d'Yves Rossy : la découverte du chasseur supersonique Mirage III, un engin qu'il a piloté pendant 15 ans.
Parallèlement, il tient les commandes d'avions historiques comme le Hunter ou le Venom, un des tout premiers chasseurs à réaction anglais.
En 1991 germe l'idée d'un tour de Suisse multi-activités en 1 jour.
Successivement, ce 3 juillet 1991, il prendra les commandes d'un DC-9, puis accomplira le périple en pratiquant tour à tour la moto, le snowboard, le ski, l'alpinisme, le parapente, le VTT, puis le saut à l'élastique, l'hélicoptère, la chute libre, le rafting et l'hydrospeed, pour terminer avec le kayak, la voiture de sport, le deltaplane, l'équitation, le barefoot, le ski nautique, le wakeboard et le speed boat.
Rien que ça!
Aujourd'hui retraité de l'armée de l'air, il continue à faire voler avec le Hunter biplace de l'association Amici del Hunter.
Actuellement commandant de bord chez Swiss Airlines, il consacre tout son temps libre à sa passion.
Depuis février 2007, il est soutenu par Jean-Claude Biver, patron des montres Hublot.
C'est en mars 2003 que tourne le premier réacteur en altitude, sur le glacier d'Allalin à Saas Fee, puis à bord d'un avion.
La société allemande Jet-Cat fournit les engins qui sont tout d'abord montés sur une aile gonflable.
C'est l'échec, pour des raisons de manque de rigidité.
En 2004, Yves Rossy développe une aile rigide et déployable en carbone construite chez ACT Composites.
Les débuts sont difficiles.
Au meeting aérien d'Al-Aïn, il part en vrille, largue l'aile dont le parachute se déchire.
L'engin est partiellement détruit.
Le pilote travaille alors à l'amélioration de son aile.
Il cherche à perfectionner le système de déploiement de l'aile et à l'aérodynamique des extrémités de l'aile, afin d'en améliorer la stabilité.
En 2005, il réussit 2 vols avec une aile équipée de deux réacteurs.
Un mois plus tard, il risque une fois encore le pire en subissant des oscillations incontrôlables qui l'obligent à larguer l'aile qui s'écrase au sol.
Il faudra une longue année et l'ajout de 2 réacteurs supplémentaires pour que l'aile devienne suffisamment performante et sûre.
Ce sera le vol de novembre 2006, à Bex, un rêve éveillé de 5'40.
Depuis ce jour, Yves Rossy s'entraîne sans relâche afin d'optimiser son aile.
En avril 2007, lors d'un vol de test, Yves se retrouve à nouveau contraint de larguer son prototype.
Sérieusement endommagée, l'aile prend quelques mois à être réparée.
Yves Rossy décide alors de construire un nouveau prototype, plus fiable et plus performant.
Depuis 2008, ses ailes ne cessent d'être perfectionnées afin de pouvoir prolonger son plaisir en vol.
La fusion de la technique, du corps et de l'esprit :
Yves Rossy représente le rapport fusionnel entre le développement d'une technologie, la maîtrise corporelle qui lui permet de diriger son engin, et celle de
l'esprit qui coordonne dans une extrême rapidité tous les paramètres.
Les seuls instruments utilisés par Yves Rossy sont une manette de gaz et un altimètre sonore.
Tout le reste s'apparente au vol d'un oiseau, avec le corps pour seul moyen d'orientation.
Le nom de FusionMan reflète cette osmose entre des compétences diverses au service d'un rêve aujourd'hui réalisé.
Yves Rossy, 49 ans, ex-pilote de chasse et commandant de bord.
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