Edition 2013 du classement de Shanghai, publiée le 15 août : l'’UPMC redevient la première université française, la 6e européenne et la 37e mondiale. Jean Chambaz, président de l’UPMC, réagit...
Comment réagissez vous au classement de Shanghai 2013 ?
En France, bien plus qu’ailleurs, on fait une fixation sur les notes et les classements. Ces classements sont simplificateurs et partiaux. Franchement, la réputation de l’UPMC n’est pas due au classement de Shanghai mais au talent de nos chercheurs et à la qualité de nos formations. Plus que le rang au classement de Shangai, ce sont les noms Sorbonne et Paris qui font notre attractivité ! Ceci étant rappelé, je suis évidemment heureux et fier que le travail de notre communauté académique soit mis à l’honneur.
La presse souligne le mauvais classement mondial des universités françaises. Le ministère les explique les critères du classement de Shanghai qui favoriseraient les universités anglo-saxones et soutient le projet Européen Multirank.
Les systèmes universitaires et les moyens accordés aux universités sont très différents d’un pays à l’autre. Qu’on donne aux universités françaises l’autonomie et les moyens des universités américaines ! La France reste la cinquième puissance scientifique au monde mais on pâtit de la dichotomie entre universités et organismes de recherche. Le rapprochement engagé ces dernières années est essentiel. Quant aux classements, une étude de l’association des universités européennes (EUA) a montré qu’ils étaient tous biaisés et peu fiables. Un nouveau classement ne changera rien. Ce qu’il faut encourager, c’est la diversification des universités en fonction de leurs atouts et de leurs stratégies. Pour cela, on a besoin d’indicateurs pour se comparer mais pas d’un classement nécessairement réducteur et reposant sur des indicateurs très subjectifs. De plus, le projet Multirank fait l’objet d’un financement public européen et il risque fort à terme, d’être utilisé pour attribuer les moyens, quoiqu’en disent ses partisans actuels. C’est pourquoi, avec les universités Paris Sud et Strasbourg et les autres membres de la ligue européenne des universités de recherche (LERU), nous sommes opposés à Multirank.
Certains polémiquent en disant que les premiers de Shanghai sont les derniers du classement de réussite en licence publié au printemps.
C’est un faux procès ! Ce classement repose, là encore, sur un indicateur simpliste qui mesure l’obtention de la licence en 3 ans dans un même établissement. Il défavorise les établissements très attractifs et qui ont une politique d’orientation active. Ainsi, des étudiants qui intègrent une autre formation après un L1 ou un L2 à l’UPMC ne sont pas pris en compte, pas plus que les étudiants qui arrivent en L3 pour anticiper une inscription en master ou qui viennent des classes préparatoires. Pour autant, nous ne nous satisfaisons pas de nos résultats. C’est pourquoi la transformation pédagogique de la licence, engagée dès cette rentrée, est la priorité de l’UPMC comme de Sorbonne Universités. Comme quoi on peut être à la fois une université de recherche de niveau mondial et s’engager pleinement dans la réussite en licence.
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