Des enseignants déstabilisés par les nouveaux comportements en cours des étudiants, un nouveau mode de fonctionnement à trouver : c’est face à cette équation que l’EM Strasbourg, fidèle à sa tradition universitaire, a mené une étude inédite sur la présence des étudiants en cours. Il en ressort un besoin de nouer un contrat pédagogique avec les enseignants, de rénover des pratiques pédagogiques trop souvent négligées à l’université et, surtout, d’amener les étudiants à
adopter un comportement responsable à l’école. Car l’EM Strasbourg en est convaincue : le comportement de ses élèves pendant leur scolarité est à l’image de leur futur comportement de manager.
Mettre en accord, dès maintenant, leurs valeurs et leurs actions constitue donc un enjeu de taille.
Les Assises 2012 de l’enseignement supérieur ont remis en cause la pédagogie universitaire, notamment en évoquant la disparition du cours d’université traditionnel en amphi. Les nouveaux comportements et les attentes des étudiants bouleversent ainsi la manière de concevoir l’enseignement supérieur. L’EM Strasbourg n’a pas échappé à ces questionnements. Paradoxalement, c’est par des enseignants vacataires, déçus des comportements des étudiants en cours, que l’école a été interpellée.
Fidèle à son caractère universitaire, l’école de management de Strasbourg a commandé une étude à Enrico Prinz, enseignant-chercheur en finance et gouvernance d’entreprise, sur la gestion de l’assiduité des étudiants de l’école. Isabelle Barth, directrice générale, avait déjà procédé ainsi avec Impact Factor, une étude sur l’impact économique de l’EM Strasbourg sur son territoire, menée par un enseignant-chercheur et dévoilée avant l’été.
La méthodologie
Dans le but de parvenir à une image claire et la plus exhaustive possible, Enrico Prinz a conduit son enquête auprès des quatre principaux groupes d’acteurs de l’EM Strasbourg concernés par la question de l’absentéisme :
568 personnes ont ainsi répondu à ce sondage, qui a été complété par des interviews.
L’assiduité des étudiants de l’EM Strasbourg : principaux résultats
Le suivi de l’assiduité des étudiants, une question importante
76,5% des enseignants permanents, 86% des intervenants et 72% des étudiants accordent de l’importance à la question du suivi de l’assiduité des étudiants.
Comment agissent les enseignants ?
Pourquoi la gestion de l’assiduité est-elle importante ?
- Pour 31% des enseignants permanents, le suivi de l’assiduité est considéré comme un levier permettant de responsabiliser les étudiants.
- Pour 37% des vacataires, il constitue un moyen de mieux connaître les étudiants et permet ainsi de créer un climat de confiance et de respect.
Une question de responsabilité
- Parmi les enseignants ne considérant pas la question du suivi de l'assiduité comme un sujet important (18% des enseignants permanents et 9% des vacataires), la majorité considère que les étudiants sont majeurs et doivent assumer leurs responsabilités (83% des permanents et 78% des vacataires).
- Seule une minorité des enseignants (17% des permanents et 11% des vacataires) est d’avis que les étudiants sont tout à fait libres de choisir les cours qui les intéressent et auxquels ils souhaitent assister.
La présence en cours des étudiants : plus âgés, plus matures, moins absents ?
Que signifie l’absence en cours ?
Des raisons personnelles
Lorsqu’on leur demande de préciser les raisons personnelles pouvant les détourner d’un cours, les étudiants répondent :
- pour 30% qu’ils préfèrent travailler de manière autonome ;
- pour 20% qu’ils ont des préoccupations plus importantes, telles que des associations ou des projets professionnels;
- pour 18% qu’ils n’ont pas envie d’assister à tous les cours ou qu’ils ont besoin du temps libre entre ces derniers.
Des marges d’amélioration de la pédagogie
Si l’absence en cours semble d’abord résulter de choix individuels donc de la responsabilité de l’étudiant, la pédagogie est néanmoins invoquée par 34% d’entre eux. Ils pointent notamment les capacités pédagogiques d’un enseignant, sa non-maîtrise du sujet ou de la langue de travail, et enfin un rythme d’avancement trop lent ou un style pédagogique trop scolaire.
Des marges d’amélioration de l’organisation de la journée de travail
Quelles solutions pour suivre l’assiduité ?
Deux grandes tendances se dégagent chez les enseignants :
Ce qu’en disent les étudiants :
Enseignants et étudiants se rejoignent dans le souhait d’une meilleure cohérence du système de suivi de l’absentéisme qui intégrerait les attentes tant du corps enseignant que des étudiants.
Ce qu’il faut retenir
Actualité en direct des campus sur l'univers de la formation et des métiers afin de suivre les nouvelles orientations du sytème d'éducation en france et à l'étranger. Grâce à notre moteur, consultez les derniers articles et fouillez dans les archives de l'actualité de la formation sur capcampus !