Maîtrise de leur image, utilisation d'un pseudo ou de leur véritable identité, les étudiants sont-ils vigilants ou insouciants dans leurs pratiques du web social ? Une étude menée par GEM et Orange, dans le cadre de la Chaire Digital Natives, nous permet d'en savoir plus sur leurs comportements, à l'approche de leur entrée dans le monde professionnel.
« Les recruteurs s'intéressent de façon croissante aux pratiques et comportements de leurs futurs employés sur les réseaux sociaux. Les jeunes internautes utilisant massivement ces réseaux, il était donc important pour nous de mieux connaître leurs comportements et leur degré de conscience de ces enjeux au fur et à mesure de leur avancée vers la vie professionnelle », explique Benoit Meyronin, professeur titulaire de la Chaire Digital natives.
Une vigilance renforcée à l'approche de leur entrée dans la vie professionnelle
Menée auprès de 400 étudiants de Grenoble Ecole de Management, cette étude indique que ce public reste soucieux des informations et contenus le concernant qui sont diffusés sur le web. Cette vigilance s'observe à trois niveaux : la gestion de l'identité, le dépôt de commentaires et la vérification après coup des informations accessibles sur le web.
L'utilisation de la véritable identité est répandue sur les réseaux sociaux généralistes (68%), voire automatique sur les réseaux professionnels (95%), alors que sur les sites de microblogging et de partage de contenus, l'utilisation d'un pseudo s'est généralisée.
Lors d'un dépôt de commentaire sur le web : s'ils sont seulement 10% à utiliser systématiquement leur véritable identité, 20 % utilisent un pseudo et 41% s'adaptent selon le site. A noter que 27 % des étudiants interrogés ne déposent jamais de commentaires sur le web. 90 % se sentent vigilants par rapport aux commentaires laissés sur le web.
Enfin, ils sont 49 % à déclarer vérifier « souvent » les informations, photos ou vidéos déposées sur le net, en tapant par exemple leur nom et prénom sur un moteur de recherche.
Mais ce qui ressort nettement, c'est leur maturité croissante vis-à-vis de cette exposition : les résultats obtenus montrent qu'elle se renforce entre la 2e et la 3e année. En effet, ils vérifient plus souvent leurs informations (46 % pour les 2e année contre 53 % pour les 3e années).
Des réseaux sociaux digitaux aux réseaux sociaux « traditionnels » : les étudiants ne s'y trompent pas...
Pour autant, les réseaux sociaux sont un canal peu privilégié pour l'entrée sur le marché du travail (source APEC). Cette enquête confirme ainsi que dans leur recherche de stage, les étudiants passent beaucoup plus par l'école, les anciens élèves ou l'entourage familial : seuls 15% d'entre eux ont considéré comme utiles les réseaux sociaux.
In fine, une exposition professionnelle sur les réseaux sociaux considérée comme peu stratégique
Etonnamment, l'exposition professionnelle sur les réseaux sociaux semble encore peu stratégique pour les étudiants.
Pour les auteurs de l'étude, chercheurs au sein du laboratoire SENSE[1], l'entrée sur le marché du travail ne conduit pas les étudiants à opérer de changements radicaux dans leur exposition sur le web, d'une part parce que cette exposition est déjà maîtrisée, et, d'autre part, parce qu'ils la jugent finalement assez peu stratégique.
Ce résultat interroge la perception qu'ont ces étudiants de leur réputation digitale et, plus globalement, de leur « marketing personnel » : matures dans leurs pratiques, ils semblent mettre en doute les possibilités ouvertes par les réseaux sociaux digitaux.
ZOOM sur la Chaire Digital Natives
La Chaire Orange - Grenoble Ecole de Management « Digital Natives » est née à l'automne 2012 pour une période initiale de 3 ans. Pilotée par Benoît Meyronin, Professeur Senior, elle est adossée à un Comité d'Experts et vise principalement à mieux comprendre les pratiques digitales des jeunes générations. Ce Comité compte notamment, parmi ses membres, le philosophe Bernard STIEGLER.
La Chaire Digital Natives est parrainée par Stéphanie HOSPITAL, Directrice Exécutif Orange Digital, diplômée de Grenoble Ecole de Management.
Conçue de manière « contributive », elle mobilise les étudiants en les rendant acteurs de cette réflexion. En 2013/2014, ce seront notamment les 23 étudiants du parcours « ULYSSE », parcours expérimental unique en son genre dans le contexte des Grandes Ecoles de management.
Associant des statisticiens, des sociologues et des spécialistes des technologies numériques, la Chaire Digital Natives adopte résolument une approche transdisciplinaire.
[1] Anca Boboc, Fabienne Gire et Jérémie Rosanvallon.
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