Les écoles d'ingénieurs internes aux universités

LA CDEFI poursuit l’observation de l’évolution annuelle des écoles internes aux universités, telles que définies par l’article L 713-9 du Code de l’Education. Ces établissements, très spécifiques par rapport à l’ensemble des écoles françaises d’ingénieurs, présentent certains atouts indéniables et occupent ainsi une place importante dans le paysage des écoles d’ingénieurs.

1. Une progression du nombre d’élèves-ingénieurs importante : 64 % en 22 ans

Selon les statistiques publiées par la DEPP  sur les effectifs de l’enseignement supérieur pour la période de 1990-1991 à 2009-2010, et sur les effectifs des écoles d’ingénieurs 2011-2012, le total des effectifs élèves-ingénieurs, tout type d’école confondu, a connu une progression spectaculaire au cours des 22 dernières années, passant de 57 653 élèves en 1990-1991 à plus du double en 2011-2012 (121 571), hors formation continue et formation en partenariat.

2. Une augmentation du nombre de diplômes délivrés de 3.6% entre 2010 et 2011

Bien que le nombre total d’élèves-ingénieurs dans les écoles internes ait légèrement diminué en 2011-2012 (-2.5%) par rapport à l’année académique précédente, les statistiques publiées par la DEPP en septembre 2012 montrent que le nombre de diplômes délivrés par l’ensemble des écoles internes en 2011 (4 677) est en progression de 3.6 % par rapport à l’année 2010. Cette progression, observée en 2011, résulte d’une baisse du nombre de diplômes délivrés l’année précédente, conséquence de la baisse sensible des effectifs subie durant l’année académique 2008-2009.

3. Un taux de féminisation plus élevé que dans l’ensemble des écoles du MESR : 29,9% en 2011-2012

Le nombre de filles élèves-ingénieur inscrites en 2011-2012 dans l’ensemble des écoles d’ingénieurs a été de 33 849 sur un effectif total de 121 571 élèves, soit 27,8%.

Ce taux de féminisation varie selon le type d’école. Dans le graphique présenté ci-dessous, il est possible de constater que le pourcentage d’élèves filles dans les écoles du MESR, autres que les écoles internes, est de 25.9%. En revanche, pour ces dernières, il est de 29.9 %. Il faut remarquer que ce taux de féminisation est également supérieur à celui de l’ensemble des écoles (publiques et privées) confondues (27,8%).

4. Une diversité d’origine scolaire en progression.

La figure suivante montre l’origine scolaire des élèves ayant intégré l’ensemble des écoles internes en 2011-2012, comparé à celui de l’année académique précédente, 2010-2011. On peut observer que le nombre d’élèves provenant de DUT/BTS, du Baccalauréat et de Licence/Master, a augmenté alors que les nombre de ceux provenant de CPGE a diminué.

5. Une ouverture sociale bien plus importante que dans les autres types d’écoles : 73.3% d’élèves boursiers en 2011-2012

Les statistiques publiées par la DEPP en juillet 2012 relatives aux bourses attribuées sur critères sociaux, signalent que les écoles d’ingénieurs internes aux universités ont accueilli sur l’année académique 2011-2012, 12 668 élèves boursiers. Les écoles d’ingénieurs externes (hors université) en ont accueilli 15 599. Ce dernier chiffre se décompose de la manière suivante : 10 141 élèves boursiers dans les écoles externes publiques et 5 458 dans les privées. Le nombre total d’élèves ingénieurs boursiers (tout échelon confondu) est de 28 267, ce qui, rapporté aux effectifs totaux de l’année académique 2011-2012, donne un pourcentage global de boursiers de 23,3 %. Evidemment, ce taux, dit « brut » devrait être corrigé en tenant compte des élèves-ingénieurs qui ne peuvent pas prétendre à une bourse sur critères sociaux (étrangers et élèves fonctionnaires). Il est utilisé ici à des fins de comparaison. Ainsi, ces mêmes statistiques montrent que le pourcentage de boursiers dans les écoles internes aux universités est de 73.3%, contre 14,6 % dans les autres écoles publiques et 15.8 % dans les écoles privées.