Une étude publiée aujourd’hui par l’Association Européenne de l’Université (EUA) donne un aperçu fascinant sur la façon dont la France a adopté les réformes de l'enseignement supérieur telles que préconisées par le processus européen de Bologne. L'étude “Trends V” de l’EUA, portant sur plus de 900 établissements en Europe, indique que globalement des progrès importants ont été réalisés dans la mise en oeuvre des réformes structurelles (LMD) demandées par le processus de Bologne. L’EUA présentera son rapport aux 46 ministres européens en charge de l'Education participant à la conférence ministérielle du processus de Bologne, qui se tiendra à Londres les 17 et 18 mai prochains.
Trends V montre que 82 % des 900 établissements ( en Europe) qui ont participé à l'enquête ont aujourd’hui introduit les 3 cycles de diplômes (l'équivalent des licence, master et doctorat). Avec l'objectif de promouvoir la mobilité en Europe et avec le reste du monde, le processus de Bologne (signé par 46 pays) permettra la création en 2010 d’un large espace européen d'enseignement supérieur (EEES) où des principes communs s'appliqueront. Les réformes ambitieuses ont également pour but de répondre aux défis de l'Europe sociale et économique, en améliorant la qualité de l'enseignement et de la recherche, ainsi que l'employabilité des étudiants. Tout en montrant que les réformes dans la structure des diplômes seront très certainement en place pour 2010, Trends V souligne que des efforts doivent encore être faits pour atteindre les objectifs sociaux et économiques sous-jacents du processus de Bologne.
Bien que 74% des universités aient compris l'enjeu d'évoluer rapidement vers l’EEES, le rapport montre que la plupart des pays ont encore des progrès à réaliser dans certains domaines :
● en travaillant de concert avec les employeurs pour que les réformes soient bien comprises, et que les nouveaux diplômes soient en adéquation avec les besoins du marché du travail ;
● en améliorant les systèmes d’assurance qualité par le renforcement d’une culture de qualité au sein des établissements, en impliquant les étudiants et en ayant recours à des audits externes qui ne pèsent pas trop lourdement sur les établissements ;
● en renforçant la confiance entre les universités et les pays, pour améliorer la mobilité du personnel universitaire et des étudiants.
L'étude met également en lumière la nécessité pour les universités de consacrer plus de ressources au développement de la formation continue (des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie), un des objectifs clés des réformes en cours. En effet, 17% seulement des institutions interrogées considèrent cet objectif comme une priorité majeure. Enfin, l'étude montre que les objectifs sociaux du processus de Bologne sont encore loin d'être atteints. Les gouvernements et les établissements doivent développer leurs stratégies et prendre des mesures concrètes pour garantir des opportunités d'accès égales à tous ceux qui ont le potentiel intellectuel de faire des études dans l’espace européen d'enseignement supérieur.
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