Un étudiant à l’université coûte en moyenne 8 000 euros par an à l’Etat
selon le Premier Observatoire* KPMG des Universités & Écoles en France
Cinq ans après la promulgation de la loi LRU, cet Observatoire des Universités & Écoles en France met en exergue des indicateurs financiers pour les établissements d’enseignement supérieur, notamment le budget par étudiant, le taux d’encadrement ou le poids de la masse salariale. Il a été réalisé à partir des données financières publiques de l’exercice 2011 de 17 établissements d’enseignement supérieur dont 12 universités pluridisciplinaires et 5 instituts ou écoles dans le domaine des sciences de l’ingénierie.
Selon Christian Liberos, Associé KPMG, « L’enjeu pour les universités et écoles françaises est de demeurer des acteurs reconnus et attractifs, capables de rivaliser avec la concurrence européenne et mondiale ».
Coût par étudiant : la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE
Le coût moyen d’un étudiant en France est de 8 000 euros par an en université, contre 21 000 euros dans les écoles et instituts. Selon les universités, il varie de 4,5 k€ à 10,9 k€ alors qu’il s’élève à 21 k€ dans les écoles et instituts de notre panel. La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE avec une dépense moyenne de 58 860 $PPA pour un parcours dans l’enseignement supérieur, soit environ 4 ans.
Ces différences sont à mettre en relation avec le type d’enseignement dispensé par ces établissements. En effet, les écoles et instituts, voire les universités à dominante sciences de l’ingénieur ou pluridisciplinaires avec santé nécessitent davantage de dépenses en équipements comme des laboratoires et du matériel technique.
L’ancienneté et l’état général du patrimoine des établissements (bâtiments, matériel informatique, matériel scientifique…) ont également un impact sur le niveau de dépenses par étudiant. Les dotations aux amortissements ainsi que les charges générales d’entretien peuvent augmenter de façon significative le niveau de dépenses de l’établissement.
Une forte disparité des taux d’encadrement
Le taux d’encadrement moyen correspond au ratio du nombre d’enseignants par rapport au nombre d’étudiants. Celui-ci s’élève dans les universités à 5,6 %. On note une forte disparité entre les universités (de 2 à 7 %). Les plus faibles taux d’encadrement sont observés dans les universités de type tertiaire ou de petite taille. Cette disparité est d’autant plus importante dans les écoles et instituts, où le taux d’encadrement moyen s’élève à 14,8 %.
Le type d’enseignement dispensé au sein des établissements affecte ce taux de manière significative. Certains enseignements peuvent avoir lieu dans des amphithéâtres pour un large public d’étudiants, quand d’autres nécessitent un effectif réduit dans le cadre de travaux dirigés par exemple.
84 % des ressources des universités proviennent de l’Etat à travers la dotation globale de fonctionnement
Les droits d’inscription pratiqués par les universités françaises représentent 2 % en moyenne du montant total des ressources. Christian Liberos rappelle que « Les droits d’inscription ne sont pas fixés librement par les universités mais par l’Etat à travers un arrêté publié au Journal officiel. »
En ce qui concerne les écoles et instituts, la dotation de l’État représente en moyenne 68 % des ressources des établissements du panel. Les droits d’inscription oscillent entre 0,2 % et 4,7 % du total de leurs ressources.
Christian Liberos, Associé KPMG précise « le niveau des droits d’inscription pratiqué en France est assez proche de ceux constatés en Allemagne et en Espagne, où les frais de scolarité sont modérés voire inexistants, et les aides directes aux étudiants limitées. Au contraire, les frais de scolarité des Pays-Bas et du Royaume-Uni sont élevés, mais assortis d'aides financières importantes, destinées à responsabiliser les étudiants. Enfin, au Danemark, la gratuité est de mise dans l'enseignement supérieur et tous les étudiants ont la possibilité d'être financièrement indépendants. »
*Méthodologie de l’étude
L’Observatoire KPMG des Universités & Écoles porte sur un échantillon de 17 établissements d’enseignement supérieur de différentes régions de France (hors région parisienne) aux disciplines diverses :
• 12 universités de type pluridisciplinaire avec santé et tertiaires, soit 15 % des universités adhérentes de l’AMUE
• 5 instituts et écoles, soit 13 % des instituts et écoles relevant principalement du secteur des sciences de l’ingénieur
Ce baromètre a été développé autour de quatre thèmes : recettes, dépenses, patrimoine et structure financière. Il se base sur les données financières publiques de l’exercice 2011 des établissements concernés.
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