Pour les jeunes, l'emploi précaire est devenu la norme pour les premiers emplois occupés après la fin des études. Les deux tiers des premières embauches se font sur contrat « précaire », avec 16 % sur des missions d'intérim, 12 % en contrats aidés et 37 % en contrats à durée déterminée.
Même pour les diplômés de l'enseignement supérieur le CDI ne constitue plus la norme d'emploi des débutants. Seuls les sortants d'écoles d'ingénieurs restent très majoritairement (75 %) recrutés en CDI dès la fin de leurs études.
Phénomène plus problématique pour la jeunesse, trois ans après leur entrée sur le marché du travail, un tiers des jeunes qui travaillent sont toujours en contrats à durée déterminée, intérimaires, vacataires, ou en contrat aidé par l'Etat. Pour un nombre de plus en plus significatif de jeunes, l'emploi précaire s'installe donc dans la durée.
De surcroît, plus de la moitié des jeunes de cette génération a connu le chômage : 34 % ont passé au moins six mois dans cette situation,qui, le plus souvent,est intervenue très tôt avant même toute expérience d'emploi. La durée de cet épisode précoce de chômage dépend surtout du niveau de diplôme. Les jeunes non diplômés se démarquent du reste de la génération : 56 % d'entre eux passent ainsi plus d'un an en recherche d'emploi après avoir quitté l'école quand ce n'est le cas que de 27 % des diplômés du secondaire et 9 % des diplômés de l'enseignement supérieur.
Ce passage par le chômage influence la suite de leur parcours. Ceux qui accèdent à l'emploi après un épisode de chômage signent moins souvent un CDI et acceptent plus souvent un CDD ou un emploi intérimaire que ceux qui ont accédé à un emploi directement après la sortie de formation initiale.
Trois ans après la fin de leurs études, plus de la moitié des jeunes hommes et plus d'un tiers des jeunes femmes habitent toujours chez leurs parents. Les jeunes d'aujourd'hui, plus que les générations précédentes, commencent d'abord par travailler avant de pouvoir quitter le domicile parental. La précarité du statut d'emploi agit comme un frein à l'autonomie résidentielle. De ce fait, la proportion observée des jeunes qui occupent un emploi à durée indéterminée est nettement supérieure lorsqu'on vit seul(e) ou en couple que lorsqu'on vit toujours chez ses parents.
Au fond, l'enquête montre une diversité des situations au sein des cohortes de jeunes adultes où se côtoient des diplômés qui connaissent de bonnes conditions d'accès à l'emploi et d'autres qui, mal dotés à l'origine en capital social et culturel, cumulent les handicaps et les difficultés d'insertion.
*L'édition 2012 de « Quand l'Ecole est finie...Premiers pas dans la vie active d'une génération » vient de paraître. Cet ouvrage détaille les études, analyses et résultats de l'enquête réalisée en 2010, auprès de 25 000 jeunes, trois ans après qu'ils aient terminé leurs études. Il présente les chiffres clés de l'insertion professionnelle selon le niveau de diplôme et les principales informations sociodémographiques. Cette enquête permet d'observer comment les nouvelles générations entrent sur le marché du travail, accèdent à l'emploi, et de repérer les enjeux essentiels de la société française sur la question de l'emploi des jeunes
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